La BEOLE (BE)

L'ouvrage de la Béole est un ouvrage d'infanterie de construction MOM comportant 3 blocs et permettant l'hébergement d'une section ,
L'ouvrage est inachevé mais ses blocs sont opérationnels.

Bloc 1 : Entrée
- Un créneau pour jumelage de mitrailleuses, avec trémie n°3 simplifiée sans partie gradinée métallique, vers Plan Caval. Ce cas est très rare. L'angle vertical de tir est en fait limité par les gradins dans le béton : là environ +/- 15°.
- Deux créneaux autres, un pour JM avec trémie n°3 classique, et un pour fusil mitrailleur orienté vers le B2

Bloc 2 : Entrée
- un créneau pour fusil mitrailleur
Le B2 possède une excroissance sur son toit, correspondant au bloc cheminée de la future usine. Celle-ci ne fut jamais équipée.

Bloc 3 : Observatoire
- Une cloche GFM type A (Fusil mitrailleur et mortier de 50 - Périscope)

Trois autres blocs étaient prévus en second cycle mais n'ont pas été construits. Deux (B4 et B6) devaient flanquer à droite, et un (B5) à gauche.

Le numéro d'abonné au réseau téléphonique de l'ouvrage de la Béole serait O 238

L'équipage de l'ouvrage de la BEOLE était composé de 94 hommes principalement issus du 75° BAF (Bataillon Alpin de Forteresse).
Il était placé sous le commandement du SLt Caillard

L'ouvrage n'est pas doté d'installation electrique

L'ouvrage de la Béole était doté d'un poste radio type ER 50 W

L'ouvrage de la Béole est relié au réseau téléphonique de la fortification par deux lignes aériennes depuis la chambre de coupure de Cabanes Vieilles et une ligne vers l'observatoire de Colla Bassa

L'affaire du vol des grilles défensives des forts de la FORCA et de MILLE FOURCHES et des portes blindées de la DEA et la BEOLE.

A l'été 1957, le ministère de la défense passe à Mr M...I, exploitant de bois sur le massif de l'Authion, une commande pour déblayer les terrains du massif des débris métalliques hérités des combats de 1945. Le soumissionnaire s'acquitte de sa tâche mais est pris en train de couper à ras les piquets de la grille défensive des ouvrages. Sommé de s'expliquer en gendarmerie, l'intéressé affirme n'avoir fait que couper les restes laissés sur place par un groupe d'inconnus qui avaient fait razzia desdites grilles peu avant. Ces mêmes individus avaient été vus par des bergers à la même époque "trainer" avec un camion immatriculé à Monaco du côté des ouvrages de la DEA et de la BEOLE dont il fut rapidement constaté la disparition des portes blindées, coupées au chalumeau.

Après 6 mois d'enquête, le coupable fut identifié en mars 1958 - Mr B...R, résident monégasque et ferrailleur de son métier - et prévenu pour ce vol de matériel dépendant de la défense. Mr M...I qui plaida la bonne foi concernant le ferraillage des restes de grilles non prélevées par B...R, fut simplement condamné à reverser à l'état une somme équivalente au métal indument récupéré, cette clémence se justifiant par le fait que les forts de FORCA et MILLE FOURCHES n'avaient plus aucune valeur militaire à ce moment - ce qui n'était évidemment pas le cas de la DEA et la BEOLE...
Source(s) :
SHD - 4V1807

La décision de construction de l'ouvrage est prise par la CORF fin 1931 (note 515/FA du 12 Novembre 1931), pour jalonner la ligne principale de résistance de l'Authion telle qu'elle était fixée à l'époque par une décision de l'EMA.

L'avant-projet n° 357 F est déposé le 12 Avril 1932, approuvé par DM n° 1957-2/4S le 11 Mai 1932. Le détail technique du projet est finalisé (n° 287 F) le 26 Mars 1934.

Le chantier MOM démarre sur site en 1934, un peu plus tard que celui du COL d'AGNON. Le percement des 3/4 des galeries et la coulée de deux gaines d'entrée sont achevés en 1935, mais le chantier s'arrête là suite au moratoire de construction conséquence de la détente temporaire avec l'Italie (rencontre de Stresa).

Le chantier reprend à l'été 1937, avec la coulée du bloc cloche (cloche non installée) et des deux entrées. L'ouvrage est éventuellement utilisable début 1938 comme simple abri mais ne peut être armé car il manque des trémies et la cloche.

Le 9 Juillet 1937 l'ouvrage est classé par décret dans les places de guerre, servitudes définies (la 3° zone de celles-ci est réduite). Les trémies sont mises en place durant la campagne de 1938.

En avril 1939, l'ouvrage est loin d'être achevé. Une campagne d'été est encore nécessaire pour achever le gros œuvre. Si les blocs sont coulés, les revêtements intérieurs sont à peine entamés. 1.567.000 Fr ont été dépensés par les services locaux et environ 1.283.000 Fr restent à décaisser pour finaliser l'ouvrage - hors cuirassements et usine qui est à la charge des services centraux. L'avancement est évalué à 50%. Il reste à étudier et établir les réglages de terrain et réseaux bas extérieur. L'étude du réseau électrique n'a pas débuté, pas plus que celle de la centrale électrique. L'étude de la ventilation et des transmissions sont achevées, mais aucun travaux n'ont été réalisés (pour les transmissions, le matériel est approvisionné néanmoins). Il est considéré "occupable de façon précaire"...

La cloche GFM est installée durant la campagne d'été 1939.
Source(s) :
SHD - carton 7N3847, 6V11102