Ligne Maginot - Le CHESNOIS - CHENOIS (Ouvrage d'artillerie)



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Le CHESNOIS - CHENOIS

( Ouvrage d'artillerie )


L'ouvrage est ouvert au public









Secteur Fortifié
SFMO - SF Montmedy

Sous Secteur
Montmedy (tete de pont)

Quartier

Maître d'ouvrage
MIL - CORF

Constructeur
Entreprises civiles

Année
1938

Commune
SIGNY MONTLIBERT (08370)

Lieu-dit / Parcelle

Coordonnées
49.584922 - 5.332984

Validité information
Verifié

Niveau de réalisation en 1940
Construit

Etat actuel
Incomplet





Plan sommaire








Notes et informations



ARMEMENT, Infanterie

Dotation en cartouches pour armes d'infanterie:
1 889 000 coups


CONSTRUCTION, Cout

Le cout de construction de l'ouvrage du Chenois a été de 37 mio Frs 1937


CONSTRUCTION, Description

L'ouvrage du Chenois est un ouvrage d'artillerie CORF type nouveaux fronts.

Bloc 1 :
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm sur birail
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- 1 tourelle pour 2 AM
- 1 cloche LG (non équipée)
- 2 cloches GFM type B

Bloc 2 :
- 1 cloche AM
- 1 cloche GFM type B

Bloc 3 :
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm sur birail
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- 1 cloche GFM type B
- 1 cloche AM

Bloc 4 :
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm sur birail
- 1 cloche GFM utilisée comme observatoire d'artillerie
- 1 cloche GFM type B
- 1 cloche AM

Bloc 5 :
- 1 cloche GFM type B
- 1 tourelle de 75 R modèle 1905

Bloc 7 - Entrée mixte :
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeables avec un canon antichar de 47 mm sur birail
- 2 créneaux pour fusil mitrailleurs en caponnière
- 2 cloches GFM type B

Fait unique sur la ligne maginot, l'entrée mixte est dotée, en sus des deux cloches GFM de défense rapprochée, de cloches GFM modifiées destinées à l'évacuation des gaz d’'échappement des moteurs de l'usine de production électrique.
Ces deux cloches sont des cloches GFM Type A rebutées et rachetées Cie des Forges et Aciéries de la Marine et d'Homécourt (mars 37) et à la Sté des Hauts-Fourneaux, des Forges et Aciéries de Denain et Anzin (juillet 37).

Cette entrée est par ailleurs dotée d'une porte blindée à effacement vertical, élément unique sur la ligne Maginot


Bloc 6 : non construit.
- 1 tourelle de 75mm modèle 1933.
Source(s) :
SHD 3V 631



CONSTRUCTION, Phase ou tranche de construction

Une seconde tourelle de 75modèle 1933 aurait dû consolider l'ouvrage (bloc 6), mais ne fut pas installée faute de crédits


DENOMINATION, Dénominations alternatives

La désignation allemande de l'ouvrage etait Werke 395

Le nom de l'ouvrage est aussi parfois orthographié "Chesnois".


DENOMINATION, Indicatifs et n° d'abonné

Le numéro d'abonné de l'Ouvrage du Chenois au réseau téléphonique de la fortification Maginot était E 223


EFFECTIF, Commandement et/ou unité

L'équipage de l'ouvrage du Chenois se composait au 10 mai 1940 de 10 Officiers et 342 sous-officiers et hommes de troupe et était placé sous le commandement du Cne Eugène AUBERT (Cdt aussi la 3° CEO) (1)

Il était fourni par :
- Infanterie : 3° CEO du 155° RIF
- Artillerie : 1° batterie du 169° RAP
- Génie : 3° Génie puis 211° Bon de Sapeurs mineurs
- Transmissions : 3° Génie 211/81° Cie télégraphistes et 211/82° Cie radio
...

Cdt d'ouvrage : Cne Eugéne AUBERT
Major d'ouvrage : Lt de LOOZ
Cdt l'artillerie : Lt TURPAULT
Cdt l'infanterie : Lt Gérard NAULET, et adjoint au commandant.
Cdt le génie : Lt BUSCH (Génie - électromécanique), officier : Lt VANDEPUTTE (sapeur)
Cdt les transmissions : Lt DUMONT (Génie), autres personnels : AC JOLY Joseph Gabriel
Comptable - Intendance : Adj ESTIENNE

Cdt le B5 : Lt ACKERMANN (Cdt de bloc et de tourelle), Adj-C PLANCHON.
Cdt le B7 (entrée) : Sgt CONTAMINE

SC GENON Edgard
Sgt CHANDLER Pierre - Génie
Sgt KEEL Georges-Antoine
Cal QUARNIER (Abbé d'Attigny)

Lt Peltier Paul - Obs artillerie (161° RAP)
Source(s) :
(1) SHD - 34N151 - Rapport Aubert, septembre 1945



EQUIPEMENT, Electrique

En cas de disparition du réseau civil, la production électrique était assurée par une usine équipée de 4 groupes électrogènes à moteurs SMIM type 6SR19 de 150CV
Source(s) :
Photos ECPAD



ETAT ACTUEL , Etat - utilisation actuelle

L'ouvrage a été intégralement ferraillé par les allemands à l'exception de ses cloches.

Les dessous et les blocs ne sont pas visitables et servent de refuge aux chauves souris placées sous la protection des conservatoires de la nature de Metz et Châlons

2009 - Une exposition a été organisée dans l'entrée mixte par le Cercle historique du Chesnois sous l'égide de la mairie de Thonne-le-Thil.

La tourelle de 75mm Mle 05 du bloc 5 a été explosée par les allemands et son puits a été comblé. La tourelle de deux armes mixtes du B1 a elle aussi été dynamitée par l'occupant et son puits est béant et non sécurisé (danger!...). Le corps de tourelle - qui gisait en contrebas - a été récupéré en 1978 et constitue le monument aux troupes de forteresses maintenant en place devant l'entrée EM du Fermont.


HISTORIQUE, Chronologie

L'alerte est donnée le 10 mai à 8h du matin (1)

Du 10 au 14 mai, l'ouvrage se borne à constater le départ des troupes de cavalerie vers la Belgique et leur retour sous la pression allemande.

La tourelle de 75 de l'ouvrage ouvre le feu pour la première fois à 16h le 14 mai 1940, pour couvrir des AP approchés par les Allemands.

15 mai 1940 : l'ennemi approche de la LPR (reconnaissances aperçues à Auflance et au Moulin de la Folie. L'ouvrage observe au loin les colonnes allemandes de déplaçant d'est en ouest en Belfgique.

16 mai 1940 : prise de contact de la LPR. Combats à Malandry et Ville - hors de portée de l'ouvrage - et tir de la tourelle pour soutenir la Cte de MOIRY qui se dit attaquée. Dans la soirée, la tourelle tire au profit de la casemate d'artillerie VILLY Ouest qui se dit menacée.

17 mai 1940 : l'ouvrage tente de protéger les approches de celui de la FERTE, mais sans grand succès car à limite de portée. Villy brule et les Allemands sont sur les hauteurs d'Olizy après avoir percé la LPR à l'ouest de Villy.

18 mai 1940 : La FERTE est maintenant attaqué directement par l'artillerie puis l'infanterie ennemie. La tourelle de 75 du CHESNOIS tente de couvrir l'ouvrage (4500 cps seront tirés par les deux tubes entre le 17 et la nuit du 18 au 19, qui devront être ensuite changés).

19 mai 1940 : l'ouvrage reçoit le dernier message de la FERTE à 5h30. Plus de nouvelles ensuite.

20 mai - 8 juin 1940 : l'ennemi bombarde régulièrement l'ouvrage et les casemates adjacentes avec du gros calibre, mais sans dégâts majeurs sauf à la casemate de MARGUT, qui voit sa dalle fissurée. Le rocaillage du B3 du CHESNOIS est déchaussé.
Durant la période, l'ouvrage prend à partie avec succès plusieurs colonnes hippomobiles imprudemment entrées dans la zone d'action de la tourelle. Le 8 juin, les coloniaux de la 3° DIC quittent les lieux.

9 juin 1940 : le CE BELUT de l'artillerie du SF vient annoncer au Cne AUBERT que l'essentiel de ses munitions d'artillerie va lui être retiré, laissant 600 coups disponibles pour la tourelle.

10 juin 1940 : trois convois de 10 camions viennent au CHESNOIS pour emporter les munitions de 75. Les munitions de 47mm AC, éventuellement utilisables dans les 47mm antichars de campagne, sont laissées à l'ouvrage car il n'existe plus d'emballages ad-hoc pour les transporter... Elles finissent en vrac au pieds du bloc d'entrée...

11 juin 1940 : l'essentiel de l'artillerie du secteur se replie. Les intervalles étant maintenant très clairsemés, les Allemands tentent des infiltrations nocturnes au travers de la LPR. Une patrouille ira ainsi jusque sous St Walfroy en passant derrière MARGUT. L'ordre d'évacuation des ouvrages et casemates pour le lendemain est reçu le 11 au soir. Dans la nuit du 11 au 12, les casemates à l'ouest de l'ouvrage doivent évacuer entre 0h et 3h du matin.

12 juin 1940 : les casemates évacuent à l'heure dite, difficilement pour MARGUT qui est au contact. L'incendie par son équipage de la casemate de SAPOGNE signale à l'ennemi l'événement, qui envoie immédiatement dés le lever du jour des patrouilles de poursuite. L'un de ces patrouilles arrive jusqu'au bloc d'entrée de l'ouvrage et est neutralisée par un FM de façade. Les allemands s'infiltrent aussi derrière les blocs actifs de l'ouvrage. Une contrattaque menée par le III/155° RIF avec l'aide d'éléments de l'ouvrage, permet de rétablir la situation et de réoccuper le PA du Mamelon (entre l'entrée et les blocs), qui avait été évacué par les artilleurs et brièvement occupé par les Allemands. Le Cal MILLET, de l'ouvrage, est tué durant les combats.
Dans la soirée, une nouvelle attaque vers les avants à la faveur de tirs de fumigènes est repérée dans le réseau de l'ouvrage et battue par les B3, B4, B5 qui tire à boites à mitrailles, et par le PA du Mamelon. En fin de journée, un des deux tubes sur-sollicités de la tourelle casse. Ces échanges durent une partie de la nuit, alors que la ventilation de l'ouvrage a été sabotée et qu'il n'y a plus de surpression. Les tireurs portent des masques à CO
Dans la matinée, l'ouvrage reçoit l'information - officieuse à ce stade - que l'évacuation de celui-ci est proche. Les consignes de mise hors service de l'ouvrage sont communiquées aux services du Génie. Confirmation reçue dans l'après-midi : 2/3 de l'ouvrage devra évacuer à 2h du matin le 13, direction Marville. Ce détachement sera commandé par le Lt NAULET, second de l'ouvrage. A 21h, une deuxième message - beaucoup plus impératif... - tombe : tout le monde évacue à minuit. Le processus de sabotage et de destructions internes démarre à 21h30.
Ordre est donné de faire partir le détachement NAULET à 0h au lieu de 2h, car l'ennemi se fait plus pressant. L'essentiel de l'effectif restant armera encore la tourelle jusqu'à fin du combat et finira les destructions internes, puis évacuera sous les ordres du Lt de LOOZ, major d'ouvrage vers 2h du matin. Un dernier petit groupe de destruction - commandé par le Lt BUSCH (Génie) - se chargera alors de l'usine et du stock de mazout, puis enfin de l'entrée et quitte l'ouvrage enfin avec le Cne AUBERT.

13 juin 1940
Le détachement de l'ouvrage quitte celui-ci à peu près dans les temps. Le groupe BUSCH parvient ainsi à détruire l'usine, mettre le feu aux réserves de fuel et boucher l'égout en y mettant des sacs de ciment et évacue à 2h15.

C'est la fin de l'ouvrage.

Durant la phase d'évacuation, l'ennemi arrose toujours l'avant de l'ouvrage par son artillerie.
Le départ du dernier groupe est difficile, car sous le feu de l'ennemi. Le Cne LOMONT, du III/155° RIF, était resté là avec une section et se replie avec le groupe BUSCH-AUBERT.
L'équipage de l'ouvrage ne retrouvera jamais son chef, car les groupes NOLET et de LOOZ seront séparés et ne passeront pas par le point de rendez-vous convenu.

Un témoignage complet sur la fin de l'équipage de l'ouvrage de La Ferté a été produit par l'adjudant Joseph-Gabriel Joly commandant les transmissions de l'ouvrage du Chenois resté en contact jusqu'à la dernière heure avec l'équipage de La Ferté.

Pendant l'occupation, il a été occupé par la Luftwaffe qui avait installé sur les superstructures un radar Wurzbourg. Les allemands ont ferraillé une grande partie des équipements intérieurs.

L'armée française l'a occupé jusqu'en 1987, comme terrain de manœuvres.

L'ouvrage a été cédé par l'état défense à la fin des années 80 pour partie à des agriculteurs et pour partie à la commune de Thonne le Thil qui a acquis les blocs B 7/entrées , et le Bloc B 1 .
Des aménagements ont été effectués au niveau de la partie intérieure dont l'accès n'est plus possible afin de permettre la préservation de certaines espèces de chauves-souris.
Source(s) :
(1) La suite est mentionnée par le Journal de campagne du Cne Aubert (SHD - 34N151)



HISTORIQUE, Construction

L'ouvrage a été construit entre 1934 et 1938.

Le plan d'implantation général de l'ouvrage est approuvé par DM 5978 2/4 S du 11 Septembre 1934. Le marché de gros-œuvre est passé le 10 Décembre 1934 à l'entreprise BRINGER & TONDUT (Paris) pour un montant de 25,13 MF.

Les approbations des plans d'implantation de blocs sont les suivantes :
- B2, DM 1653 2/4 S du 08/03/1935
- B3, DM 1888 2/4 S du 18/03/1935
- B4; DM 5378 2/4 S du 03/07/1935
- B1, DM 6577 2/4 S du 20/08/1935
- B7, DM 6411 2/4 S du 12/08/1935, en même temps que l'usine et le casernement
- B5, DM 9869 2/4 S du 23/12/1935

En mai 1940, l'ouvrage était considéré comme pratiquement achevé, mais l'usine et la cuisine électrique n'étaient pas au point et nécessitaient des travaux complémentaires (une cuisine provisoire a été utilisée jusqu'en novembre 1939. A cette date, l'ouvrage n'avait d'ailleurs pas été formellement réceptionné par le Génie. L'alimentation électrique par l'arrière fut installée pendant la drôle de guerre.

L'armement était pratiquement complet, sauf le mortier de 60mm de la cloche LG du B7. A noter - et cela a été le cas dans la totalité des ouvrages Nouveaux-Fronts de Montmédy, Maubeuge et Escaut - l'absence des rotules de montage des mortiers de 50mm sous cloches GFM B. Cela privera tous ces ouvrages et casemates d'armes à tir courbe.
Source(s) :
SHD - 9NN4423,


En 1934, suite aux limitations de crédits, l'ouvrage du Chesnois est équipé d'une tourelle à éclipse de 75.05 à l'origine prévue pour un fort d'avant 1914 et dont la guerre avait empêché la mise en place. Cette tourelle restée disponible sur parc et mise en place après un certain nombre de modifications destinées à la moderniser (remplacement de la muraille, augmentation de l'angle de tir).
Source(s) :
La muraille de France (page 150) - Truttmann Phillipe


Le haut de la tourelle d'armes mixtes du bloc 1 a été transféré en 1978 à l'ouvrage de Fermont en vue de l'intégrer un à monument dédié aux équipages de la Ligne Maginot et aménagé sur le terre-plein de l'entrée.
Source(s) :
Il était une fois la Ligne Maginot- Nord, Lorraine, Alsace (107,108)
Wahl Jean Bernard
Jérôme Do Bentzinger 1999



Contact et infos touristiques :


Organisation ou association en charge de ce site



Informations pour la visite

Ouvert ponctuellement tel que les journées du patrimoine.

Pour tout renseignement complémentaire, voir le site du Cercle Historique du Chénois.
Informations touristiques mises à jour le 01/01/1970






Fils de discussion



Entrée mixte
29 messages, le dernier est de Frédéric Lisch le 06/11/2020

créneau JM/47 ?
2 messages, le dernier est de gregfuchs le 02/11/2020

Le Chesnois-Egout
2 messages, le dernier est de Pascal le 14/10/2020

Tourelle 2AM Chesnois
5 messages, le dernier est de captain08 le 02/10/2020

Orthographe du nom de l'ouvrage
20 messages, le dernier est de MDL/CHEF HARMAND le 24/08/2019



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