Ligne Maginot - ROQUEBRUNE - CORNILLAT (Ouvrage d'artillerie)



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ROQUEBRUNE - CORNILLAT

( Ouvrage d'artillerie )









Secteur Fortifié
SFAM - SF Alpes-Maritimes

Sous Secteur
Corniches

Quartier
Menton

Maître d'ouvrage
MIL - CORF

Constructeur
Entreprises civiles

Année
1933

Commune
ROQUEBRUNE CAP MARTIN (06190)

Lieu-dit / Parcelle

Coordonnées
43.770077 - 7.467297

Validité information
Verifié

Niveau de réalisation en 1940
Construit

Etat actuel
Incomplet





Notes et informations



ARMEMENT, Observation

Les cloches GFM des blocs 3 et 4 étaient utilisées comme observatoires auxiliaires d'artillerie et sont équipées de périscopes type J2.

Le bloc 4 aurait initialement du être équipé d'une cloche observatoire VDP (Vision Directe et Périscopique) parfaitement adaptée à l'observation d'artillerie. Par mesure tactique (protection des avants de l'ouvrage), cette cloche VDP est remplacée par une cloche GFM en Juillet 1934. Or cette VDP était déjà coulée et produite. La première solution recherchée fut de convertir cette cloche en cloche GFM, moyennant qu'il puisse y avoir sur cette cloche trois créneaux normaux contigus. Cette condition ne pouvant être remplie, la cloche VDP sera en définitive attribuée au PO de la Ferté et remplacée par une cloche GFM type A.

Le bloc 3 est équipé d'un rare créneau observatoire, co-axial et en avant des créneaux d'artillerie.


CONSTRUCTION, Cout

Le cout de construction de l'ouvrage à fin 1936 est calculé à 20,29 Millions de Frs de l'époque.

Cela se décompose comme suit:
- acquisition terrains : 0,20 MF
- gros-oeuvre : 13,23 MF
- Centrale : 0,75 MF
- second œuvre et réseaux intérieurs : 0,82 MF
- Transmissions : 0,14 MF
- cuirassements, monte-charges et portes : 2,04 MF
- Armements et optiques : 1,25 MF
- Munitions : 1,87 MF

Ceci n'intègre pas les dépenses subséquentes jusqu'à 1940 (aménagements divers, améliorations de détail...)
Source(s) :
SHD - 4V1514 - chiffres compilés par JM Jolas



CONSTRUCTION, Description

L'ouvrage de Roquebrune est un ouvrage d'artillerie CORF

Bloc 1 (entrée mixte - bloc A du projet initial) :
- 1 cloche GFM A
- 1 cloche LG
- 2 créneaux FM
Chiffres : terrassement à ciel ouvert : 4900 m3, béton spécial armé : 2300 m3

Bloc 2 (Bloc B du projet initial) :
- 2 créneaux de 75/31
- 2 créneaux de 81
- 2 cloches GFM A
- 1 cloche JM tirant dans le même axe que les pièces d'artillerie
- Poste optique vers Cap Martin
Chiffres : puits de 11,68 m, terrassement à ciel ouvert : 3900 m3, béton spécial armé : 2500 m3

Bloc 3 (bloc C du projet initial) :
- 2 créneaux de 75/31
- 2 créneaux de 81
- 1 créneau JM
- 1 créneau observatoire spécial
- 2 cloches GFM A
- 1 cloche LG
- Poste optique vers Saint Agnes
Chiffres : puits de 17,74 m, terrassement à ciel ouvert :5300 m3, béton spécial armé : 2900 m3

Bloc 4 (bloc F du projet initial) :
- 1 créneau FM, orienté vers le B3
- 1 cloche GFM A
- 1 cloche JM orientée Est-Sud-Est
Chiffres : puits de 14,0 m, terrassement à ciel ouvert : 900 m3, béton spécial armé : 800 m3

Le total a représenté 15.000 m3 de terrassements à ciel ouvert, 10.260 m3 de terrassements souterrains, 8.700 m3 de béton armé spécial (incluant 200 pour la cheminée), 380 m de galeries de communication et 36,4 m de puits.

Deux blocs supplémentaires auraient été prévus initialement mais ont été purement et simplement supprimés :
- un bloc d'artillerie, armé de 4 mortiers de 81 (Bloc D)
- un bloc d'infanterie nord, armé d'une cloche GFM (Bloc E).
Ces blocs n'ont pas été réalisés, mais la fouille du bloc d'artillerie commencé en 1939 est encore visible.
Source(s) :
SHD - Renseignements sur les ouvrages SFAM - 4V1514



CONSTRUCTION, Mission, ou Fonction de l'objet

La mission de l'ouvrage de Roquebrune était l'interdiction du littoral au sud et des vallées au nord grâce a ses deux blocs d'artillerie


DENOMINATION, Dénominations alternatives

L'ouvrage est aussi connu sous les codes RQ et EO13.


DENOMINATION, Indicatifs et n° d'abonné

Pour l'artillerie, les indicatifs suivants s'appliquaient aux cloches GFM de l'ouvrage utilisées comme observatoire d'artillerie:
- Bloc 4 : O 6
- Bloc 3 : O 7


EFFECTIF, Commandement et/ou unité

L'équipage de l'ouvrage Maginot de Roquebrune était composé de 12 officiers (3 Inf., 8 Art., 1 Génie), 39 sous-officiers (10 Inf., 23 Art., 6 Génie) et 261 hommes (69 Inf., 150 Art., 42 Génie). Une autre source cite 284 hommes et de 9 officiers principalement issus du 96° BAF pour l'infanterie, du 157° RAP pour l'artillerie et du 215° BGF (Bataillon du Génie de Forteresse) pour le génie et les transmissions

Cdt d'ouvrage : Cne GAILLOT Charles (96° BAF) puis Aubouy à compter du 18 mai 1940
Major d'ouvrage : Lt Giaume
Médecin d'ouvrage : Lt Robert

Cdt l'infanterie : Lt de Royau
Cdt le SRI : Lt Guerin
Cdt les blocs : Slt Cregut, Lt Ferrero et Vidry

Cdt l'artillerie : Lt Serradeil
Cdt le SRA : Slt Cretin
Cdt le PC des mortiers : Lt Mutale, Asp Ducos

Chef de la section de réserve mobile : Lt Guérin


EQUIPEMENT, Electrique

L'ouvrage était raccordé au réseau électrique civil . L'usine électrique comprenait 3 groupes avec moteurs Alsthom DF 6/2 diesel deux temps sans soupapes de 89 CV, de même marque mais moins puissants que ceux ayant équipé l'ouvrage du Mont Agel avant leur dépose dans le cadre de la modernisation de l'ouvrage faite dans les années 60. Ces moteurs étaient couplés à des alternateurs AlsThom AP 7-87 de 55 kW (cos phi de 0,7) n° 188.485, 188.486 et 188.487

Un groupe électrogène CLM 1 PJ 65 (n° LH 49) de 7-8 CV à 1000 tr/mn doté d'un compresseur Bavox et d'une dynamo Alsthom CB-30 de 500 W complétait le dispositif. Il permettait d'assurer l'éclairage de l'usine et le gonflage des bouteilles d'air comprimé qui sont utilisées pour le démarrage des groupes électrogènes.

L'usine est alimentée par 4 réservoirs de 9.450 litres de gasoil et refroidie par 3 citernes d'eau de 22.400 litres. La température de l'eau est contrôlée par un aérorefroidisseur installé dans l'usine de marque F. FOUCHÉ avec moteur de 11 CV (débit d'air frais 24.000 m3/h) permettant d'évacuer 125.000 cal/h.

Les postes consommateurs "Force" principaux sont :
- les deux monte-charges Roux-Combaluzier type B de 2,5 tonnes à deux vitesses, mus par moteurs AlsThom NP-589 de 17,5/4 CV selon vitesse.
- la ventilation, totalisant une quarantaine de CV installés.
- les groupes électropompes pour la circulation d'eau, de gasoil et de chauffage.
- les radiateurs électriques.

NB : Les moteurs Alsthom équipant les groupes électrogènes de l'ouvrage ressemblent étrangement à des moteurs SMIM mais sont bien de fabrication Alsthom.
Source(s) :
SHD - Dossier d'ouvrage de Roquebrune (1955)


Les moteurs d'origine de l'usine électriques portaient les numéros de série suivant :
1 - 251.85
2 - 251.84
3 - 251.86
Source(s) :
Liste des moteurs mai 1940 - Association Edelweiss



EQUIPEMENT, Hydraulique

L'alimentation en eau de l'ouvrage est assuré par le captage d'une source intérieur dans une galerie creusée plus de 20 mètres sous ce dernier. Cette source débite normalement 500 litres/h.

Ce captage est constitué d'une galerie de prés de 120 m de longueur. La source est captée à son extrémité puis y traverse un filtre à sable avant de se déverser dans une citerne de 10m3 creusée dans la galerie.
Lorsque cette citerne est pleine, l'eau de la source est évacuée vers l'extérieur par un trop plein situé en amont du filtre à sable.

En cas de tarissement de la source, l'ouvrage pouvait être alimenté en secours par camions citerne (poste de dépotage dans l'entrée). En dernier recours, une alimentation par canalisation enterrée existait entre le réservoir d'alimentation du village de Roquebrune et l'ouvrage. Une électropompe installée dans ce réservoir assurait le transfert au besoin.

L'eau stockée dans la citerne du captage est refoulée vers les citernes de l'ouvrage par une pompe électrique de 2,5 KW doublée par une pompe à main en cas de défaillance de la première ou de disparition de l'alimentation électrique.

On accède à la galerie de captage par un puits muni de barreaux depuis un local au fond de l'usine.

Les citernes d'eau comprennent ;
- 3 citernes de 28.000 litres de réserve
- 2 citernes de 20.000 litres de service
- 1 citerne de consommation journalière de 5.000 litres
- 1 citerne de contrôle de 2.500 litres
- 1 réservoir de 1.800 litres à la cuisine
- 1 de 125 litres au poste de secours
- 1 de 450 litres aux lavabos communs.

L'eau de refroidissement des armes et de distribution dans les blocs comprennent :
- 1 réservoir de 1.600 litres (pied de bloc) et un de 1.500 litres au B2 (étage)
- 1 réservoir de 1.600 litres (pied de bloc) et un de 1.250 litres au B3 (étage)
Source(s) :
NARA - Dossier technique de l'ouvrage de Roquebrunne



EQUIPEMENT, Mobilier et second œuvre

Logement :
Le nombre de couchages prévus est le suivant :
- casernement : 9 lits officiers, 16 sous-officiers et 128 hommes
- B1 : 6 lits hommes
- B2 : 4 lits hommes
- B3 : 9 lits hommes
- B4 : 1 lit homme.
Soit 148 lits pour les hommes.

Latrines :
17 sièges avec fosse asepta sont installés.

Cuisine :
Cuisinière au charbon.

Points d'eau :
- 14 robinets de tirage dans les lavabos communs principaux
- 4 robinets dans la cuisine pour la plonge.
- 6 autre robinets sont dispersés dans l'ouvrage, dont deux au poste d'infirmerie
Source(s) :
SHD - Dossier d'ouvrage de Roquebrune (1955)



EQUIPEMENT, Transmissions

Le central principal de l'ouvrage était un central à 80 directions, composé de deux panneaux muraux pour 32 abonnés et d'un panneau pour 16 abonnés ainsi que d'une ou deux tables d'opérateur à 14 circuits

Le central tir est et les centraux des PV des blocs d'artillerie étaient des centraux à 16 directions composés chacun d'un carter étanche pour deux centraux amovibles à huit directions.
Tous le matériel téléphonique était du matériel TM 32 spécifiquement développé pour la fortification Maginot

L'ouvrage était relié au réseau téléphonique militaire de la fortification par deux câbles à 14 et 6 paires

L'ouvrage était enfin relié par deux créneaux optiques avec le Ste AGNES (à partir du B3) et le CAP MARTIN (à partir du B2) et avec l'observatoire Est du MONT-AGEL par une des cloches GFM.


EQUIPEMENT, Ventilation

L'ouvrage est équipé de circuits "air pur" et "air gazé".

La station principale de filtration "air gazé" est composée de deux batteries de 7 filtres SP36 chaque desservant usine, casernement et bloc 4. Les blocs 2 et 3 ont leur propre installation "air gazé" avec respectivement 5 et 6 filtres.

L'air vicié de l'usine, de la cuisine et des latrines est évacué par le bloc cheminée de l'ouvrage, comme l'air chaud de l'aéro-refroidisseur et les gaz d'échappement des groupes et de la cuisine.

Le chauffage de l'ouvrage est assuré par trois moyens ;
- des radiateurs électriques de 500 W et 1000 W dans le central téléphonique, le PC et le poste de secours.
- par le réchauffage de l'air pulsé dans le casernement via une batterie chauffante utilisant l'eau de refroidissement des moteurs.
- par radiateurs en fonte dans le poste de secours et les latrines, branchés sur un piquage de l'eau de refroidissement des moteurs.
Source(s) :
SHD - Carnet d'ouvrage de Roquebrune (1955)



ETAT ACTUEL , Etat - utilisation actuelle

L'ouvrage a été entretenu par l'armée jusqu'à la fin des années 70 comme dépôt. Il est resté en bon état jusque au début des années 2000 ou il a été la proie des ferrailleurs.
2014 - Il est aujourd'hui utilisé comme atelier stockage par les services municipaux de la commune.

2020 L'ouvrage ne sert plus de dépôt pour la mairie, il n'est pas pour autant visitable. Par contre les dessus ont été aménagés et sécurisés en un parcours découverte de la fortification Maginot .


HISTORIQUE, Chronologie

Le bloc 2 a tiré 599 coups de 75mm et 770 coups de 81mm lors des hostilités italienne de juin 1940.


HISTORIQUE, Construction

La construction de l'ouvrage mixte de ROQUEBRUNE est approuvée le 19 Mars 1930. Le marché de gros-œuvre est passé à l'entreprise THORRAND & Cie de Nice le 29 Novembre de la même année.

Fin Juillet 1932, les locaux souterrains sont fouillés à 90% mais seulement 30% d'entre eux sont revêtus. L'ensemble des terrassements et fouilles extérieurs sont réalisés, mais par contre les bétonnage n'ont pas encore débuté à l'inverse de MONT AGEL et CAP MARTIN. L'avancement global du gros-œuvre est estimé à 55%. La période d'été est par contre très active, puisqu'elle voit la coulée des deux blocs d'artillerie de l'ouvrage ainsi que le revêtement d'une bonne partie des locaux intérieurs.

L'ouvrage est classé par décret le 22 février 1935 dans la 1e série des places de guerre.
Source(s) :
SHD - 6V11100



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