Ligne Maginot - 54° Régiment d'Infanterie de Forteresse



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54° Régiment d'Infanterie de Forteresse

(54° RIF)






Le 54° Régiment d'Infanterie de Forteresse (RIF) est le régiment fournissant l'infanterie organique du secteur fortifié de l'Escaut.

54° Régiment d'Infanterie de Forteresse (54° RIF)

Insigne du 54° RIF



Mobilisation

Le 54° RIF est mis sur pied le 25 Aout 1939 par le Centre Mobilisateur de l'Infanterie (CMI) 12 à Valenciennes et Saint-Amand-les-Eaux à partir d’éléments d'active du IV/43° RI du temps de paix. Il compte trois bataillons de mitrailleurs, le premier tenant le secteur Sud, le second le secteur Centre et le troisième le secteur Sud jusqu'en octobre 1939, date à laquelle le nombre de secteurs est réduit à deux, le premier bataillon tenant le sous-secteur de Saint Amand, les deux autres le sous-secteur Préseau

Le régiment est composé de trois bataillons et de trois compagnies d'équipages d'ouvrage (CEO), il tient le secteur fortifié de l'Escaut et est stationné caserne Ronzier à Valenciennes

Il hérite des traditions du 54° Régiment d'Infanterie, basé à Compiègne et dissout en 1923, dont on lui remet le drapeau le 5 novembre 1939 lors d'une prise d'armes sur la Grand Place de Saint Amand les Eaux.



Organigramme - Structure

Etat Major

Chef de corps : Lieutenant-Colonel Edouard DELCURE - PC à la Caserne RONZIER à Valenciennes.
Chef d'état-Major : CB Oscar BOUILLET
Secrétaire : Adj-C Gaston LATURELLE

Cie de commandement : Cne DELATTRE
Service de santé : Médecin-Cne PONSOT, Lt-Pharmacien NIHOUS et DUCHASTELLE, Dentiste : Lt HUGUES
Renseignements : Lt HOUILLON
Lt-Vétérinaire MENET
Transmissions : Lt CROISIER
Officier de liaisons : Lt VANDEVELDE
Officier Z puis Renseignements : Cne Jacques SALMON
Aumonier : Sgt VILAIN
La Cie comporte 19 sous-officiers et 120 hommes.



I° Bataillon

Quartier Nord, entre le fort de Maulde et Condé s/s Escaut, puis renommé sous-secteur de Saint-Amand les Eaux (13° RTA en renforcement, issu de la 2° DINA). Le bataillon était encadré au nord par le 100° RI, puis les Britanniques du BEF, et au sud par le II/54° RIF.
Commandant : CB Louis PAROISSIEN
Adjoint : Cne Emile COUTIN

Médecin : Med-C OLIVIER

Effectif global d'environ 1100 hommes. La Cie de Commandement et la CHR1 comportent 11 sous-officiers et 78 hommes


Cie de Cdt et CHR1: Cie de Cdt : Cne Pierre LHERMITTE, CHR1: Lt François JOLY,
Transmissions : Lt Jean BRAME,
Service Auto : Lt DUMESNIL
Renseignements : Lt DELCOURT,
Officier Z : Lt Louis MOREAU,
Pionniers : Lt DUPUIS,
Détails : Lt Léon DEFLINNE,
Sce de Santé : Med-Lt OLIVIER,
Ravitaillement : Lt Hubert DESPINOY.


CM1: Cdt : Cne Maurice CARLIER, chefs de sections :Lt CRESILLON, POISSONNIER, Gilbert MEYNIER, VARVENNE et GAILLOU (muté à la 108° CEO en octobre 1939). Autres personnels : Sgt-C Aimé VINCENT. Effectif : 17 sous-officiers et 180 hommes.


CM2: Cdt : Cne Marcel VANDEVOIR, Lt TRICART, LEVEQUE, Jean-Baptiste CARON, PAUWELS. Effectif : 13 sous-officiers et 199 hommes.


CM3: Cdt : Cne Emile COUTIN, puis Lt Louis MOREAU (ex CHR1), S-Lt Raymond DURUT, BODELE, DUMESNIL. Autres personnels : Adj-C Ernest SIREUIL. Effectif : 17 sous-officiers et 169 hommes.


CE1: Cdt : Lt FALGUEIRETTE puis Cne Octave DESMOULINS, Chefs de sections ; Lt FALGEIRETTE (PA de Condé), Lt Henri MANISSADJIAN, Robert HELLEBRANDT, Gabriel DECROUEZ, S-Lt André ROUSSEL et DEVERNAY. Effectif : 23 sous-officiers et 232 hommes.


107° CEO

La compagnie fournit l’équipage du fort de Maulde et des aménagements alentours
Cne MICHELET à partir du 15/12/1939, puis Lt/Cne SCHWENGLER en mai 1940.
Adjoint : Lt LETOQUART
Chefs de sections :
Artillerie : Cne LEGUAY, Lt SCHWENGLER et DEUDON (Cte 75 Est),
Infanterie (chefs de blocs) : Lt ROBERT, PETITMANGIN, DETOURMIGNIES, CRENN (Infanterie)


108° CEO

La compagnie fournit les équipages des casemates de la forêt de Raismes. A la mobilisation, elle était intégrée à la 107° CEO puis a été séparée.
Commandant : Cne Octave DESMOULINS.
Commandants de groupes de casemates : Lt Jacques LEFORT, Lt BATIGNY, VANDELIEVRE, HARDY


II° Bataillon

Quartier Centre puis sous-secteur Préseau
Commandant : CB Raoul CHIGARD, PC de temps de paix au château Bataille à Petit-Saint-Saulve.
Adjoint : Cne LEMAIGRE (1) jusqu'au 15/12/1939, puis Cne Charles PARIS, puis Lt Jacques GONON après le 30 mai 1940.
Secrétaire : Adj-C FROMONT


CHR2: Cdt : Cne Charles PARIS puis Lt GODEFROY (ex-CM5),
Détails : Lt Jules DELHAYE,
Transmissions : Lt DELCOURT,
Officier Z : Lt CUVELIER,
Pionniers : Lt LECLERCQ
Renseignements : Lt Louis-Marie BEAUCAMP, Adj-C Louis SEMIN, Sgt-C Marcel BILKE
Sce de Santé : Med-Lt THAON
Approvisionnements : S-Lt DUHAYON
Effectif CHR2 + Cie de Cdt: 31 sous-officiers et 197 hommes.


CM5: Sous-Quartier de Vicq - Cdt : Cne Pierre OHL, chefs de sections :Lt ROGER (4° SFV, aux avant-postes), VIGOUROUX (1° SM, Pt de Fresnes-Bloc de l'ATELIER), Georges MARISSAL (3° SM, PA de Thiers et TDPM QUATRE-CHASSES, S-Lt HARDY (2° SM, PA CUVINOT-NOIRE-VOIE). Autres personnels : Adj-C RAGOT, Sgt-C Emile LOQUET. Effectif : 13 sous-officiers et 180 hommes.


CM6: Sous-Quartier d'Onnaing - Cdt : Lt/Cne LEFORT - PC au PdS de QUAROUBLE, Chefs de sections : Lt LEFORT, MACHAULT, S-Lt ERNOU, Hubert DURONSOY (PA des blocs de QUAROUBLE et bloc CAPUCINE). Autres personnels : Adj-C Paul GRIERE, Sgt-C GUILLOT. Effectif : 17 sous-officiers et 191 hommes.


CM7: Sous-Quartier Estreux (ou Plateau selon les documents) - Cdt : Cne Jules FIEVET puis Lt GODEFROY (intérim du Cne LEMAIGRE du 10 mai au 30 mai 1940), Chefs de sections : Lt Charles VIGNAU, MORELLE, TAISNE. Autres personnels : Sgt-C CAMBERLAIN. Effectif : 16 sous-officiers et 175 hommes.


CE2: Cdt : Cne Henri MEURISSE, Chefs de sections : Lt DUCOULOMBIER (section FV), Lt REQUILLARD, LABIGNE, S-Lt MADEC (sections de 25mm), S-Lt DECAILLY (section mortiers). Effectif : 16 sous-officiers et 170 hommes.



III° Bataillon

Quartier Sud puis sous-secteur Préseau avec le II/54°. Ce bataillon n'a que 2 compagnies de mitrailleurs, mais couvre les deux CEO.
Commandant : CB Robert LEREBOURS,
Adjoint : Cne Gustave CAUVIN jusqu'au 15/09/1939, puis Lt GRANDIDIER
Cie de Cdt : Cne GUERDIN


CHR3: Cdt : Cne PARIS
Approvisionnement ; Lt Robert MERIAUX
Renseignements : Lt Victor VINSTOCK
Transmissions : Lt Guy DAUMAS
Officier Z : Lt LIONNE
Pionniers : Lt BOSSUT
Sce de Santé : Med-Lt PELABON,
Détails : S-Lt RIGAUMONT
Aumonier : Soldat Joseph BASQUIN


CM9: Cdt : Cne PREVOST, puis au 15/09/1939 Cne Gustave CAUVIN, Chefs de sections :Lt Emile DELMAR, BOCCA, DALLE. Effectif : 16 sous-officiers et 191 hommes.


CM10: Cdt : Cne PINTE, hospitalisé le 17/09/1939 et remplacé par le Lt DUBOS de la 106° CEO, Chefs de sections : Lt DUPONT, CAUFFIEZ, DUCORNEZ, S-Lt FILLION. Effectif : 17 sous-officiers et 186 hommes.


CM11: Cdt : Cne MICHELET jusqu'au 15/12/1939 puis Cne Maurice DELACROIX. Chefs de section : Lt Fernand FONTENELLE, GRESILLON, DURY, BAZIN... Effectif : 13 sous-officiers et 187 hommes.


CE3: Cdt : Lt Gilbert DUCULOT (temp.), puis Cne COYAUD le 01/10/1939, Chefs de sections : Lt DAUDIN, Gilbert DUCULOT (section mortiers), S-Lt MARACHE, ROBERT. Autres personnels : Sgt-C Jean DELILLE (groupe de mortiers), Adj-C Henri BIREMBAUT (section de 37mm). Effectif Cie Cdt+CHR3+CE3 : 31 sous-officiers et 297 hommes.


106° CEO

Sous-secteur Préseau
La compagnie fourni les équipages des ouvrages d' ETH et des casemates de JENLAIN et TALANDIER .
Cdt de compagnie et de l'ouvrage d' ETH : Cne SAUDO puis Cne DUBOS le 6 Mai 1940 à la promotion du précédent comme chef de bataillon au 148° RI.
Adjoint : Lt Raymond DUQUESNOY
ETH - B1 : Lt SORLIN
ETH - B2 : Lt DUPAS
TALANDIER : Lt VAUTRAVERS
Observateurs d'artillerie : Lt DOUTRIAUX (ETH-B1) et GARIN (Cte de TALANDIER)


En fin de mobilisation, l'effectif est le suivant : 103 officiers (excédent de 9 par rapport au théorique), 324 sous-officiers (déficit de 18), 3046 hommes et caporaux (excédent de 126, incluant des gardes mobiles comptés dans les rôles du régiment et retirés mi-septembre), 334 chevaux et mulets pour 207 voiturettes hippo (déficit de 16 unités), 8 voitures, 86 camionnettes et camions (excédent de 4), 59 motos (excédent de 7), 170 bicyclettes (déficit de 23), 18 chenillettes avec 18 reporques (déficit de 9 par rapport à la dotation standard).



Historique succinct

Le régiment perd son 1er homme dés la mobilisation, le soldat COURTECUISSE du I/54° RIF qui décède dans un accident de moto dans le cadre du service. 37 sous-officiers sont mutés dés septembre 1939, aggravant le déficit de sous-officiers.

Comme partout ailleurs, une fois la mobilisation achevée, le 54° RIF a participé durant la drôle de guerre aux travaux de renforcement des fortifications du secteurs en établissant une ligne d'arrêt composée de gros blocs de type STG-FCR GA1. Le secteur est calme, juste rythmé par quelques alertes aux avions et les mouvements d'unités de renforcement.

- 10 Octobre 1939 : le B.E.F. entre en ligne à gauche du Régiment, qui passe dés lors sous la responsabilité du 3° CA (2° DI du Gal RENONDEAU) lors du mouvement de décalage des armées sur le front La 2° DI restera en renforcement jusque début décembre 1939. Le quartier Nord est couvert par le GRCA, le I/73° RI et le 11° GRDI, le quartier Centre est couvert par le 33° RI et le quartier Sud par le 127° RI.

- 16 Octobre 1939 : un accident important arrive au bloc du CHATEAU d'ESTREUX . Suite à une mauvaise manipulation lors de la pose d'une fusée sur une mine, le stock explose, tuant le Cal-C LEROY et les soldats PLUCHART, HERINGER, HERBER, DESCATOIRE et DELEVILLE. Les morts pour la France sont inhumés avec les honneurs dans un cimetière de la région parisienne, alors que le Gal de la LAURENCIE (3° CA) se rend personnellement sur les lieux pour rencontrer les enquêteurs.

- fin Novembre 1939 : le nouveau programme de bétonnage est en cours de finalisation. Une Cie du 411° RP arrive sur le secteur pour aider aux travaux à venir. Quelques jours plus tard, à partir du 16 Décembre, la 2° DINA relève la 2° DI en renforcement du secteur, avec maintenant deux sous-secteurs : St Amand au nord (I/54° RIF) et Préseau au sud (II et III/54° RIF). La division répartit son 11° RZouaves sur les avant-postes, le 13° RTA sur le sous-secteur nord et le 22° RTA sur le sous-secteur Préseau.

- 29 Décembre 1939 : Visite de Lord GORT (commandant du B.E.F.) aux casemates de ROSIERES et MARLIERES, ainsi qu'à l'ouvrage d' ETH .

- 27 Janvier 1940 : deux blessés au fort de Maulde (Soldats BLAMPAIN et RENARD), touchés accidentellement par une balle de révolver tirée par erreur lors du nettoyage de l'arme...

- 10 Mai 1940 : la 2° DINA, en renforcement du 54° RIF depuis le 16 Décembre 1939, quitte les lieux vers la Belgique dans le cadre de la manoeuvre Dyle-Bréda. A cette date, l'effectif du 54° RIF est le suivant : 83 officiers (déficit de 11 par rapport au théorique), 266 sous-officiers (déficit de 76...), 2317 hommes et caporaux (déficit de 203), 170 chevaux et mulets pour 100 voiturettes hippo (déficit de plus de 100 unités), 8 voitures, 92 camionnettes et camions (excédent de 10), 59 motos (excédent de 7), 186 bicyclettes (déficit de 7), 18 chenillettes avec 18 remorques (déficit de 9 par rapport à la dotation standard).
L'armement collectif par bataillon se monte à 24 FM (400 chargeurs), 16 mitrailleuses Hotchkiss, 9 canons de 25mm SA anti-char, 7 mortiers de 81mm et 16 tromblons VB.

Un Heinkel 111 s'écrase à la Caillette, proche du PC de la CM2. Le pilote est tué, mais les autres membres d'équipage, blessés, sont évacués vers un hôpital militaire.

Les permissionnaires sont rappelés d'urgence. Une partie de l'effectif du 54° RIF est envoyé en avant vers la frontière pour monter des postes DCA avec les FM en dotation. De nombreux véhicules alliés passent vers la Belgique au travers des barrages de route maintenus ouverts. Dans l'après-midi, les premiers bombardements aériens allemands tombent sur Valenciennes et plusieurs points de la LPR (plusieurs tombent non loin du PC du I/54° RIF).

- 12-13 Mai 1940 : hors les bombardements réguliers et l'action DCA du régiment, le front est calme.

- 14-15 mai 1940 Les unités alliées entrées en Belgique commencent à refluer vers la France. Les combats se rapprochent du SF Escaut par l'arrière et le flanc suite aux percées allemandes sur la Meuse et à Sedan. Les postes avancés DCA sont rappelés sur la LPR. Un détachement de deux sections commandé par le S-Lt DURONSOY (II/54°) est envoyé au terrain d'aviation de la Briquette-les-Valenciennes pour parer à un débarquement aérien ennemi sur ce terrain. Ils y resteront jusqu'au 21 Mai, date à laquelle ils regagnent leur position sur la LPR au quartier Onnaing. Le S-LT DURONSOY se distingue pour avoir abattu au FM un avion allemand volant bas et mitraillant le terrain.

- 16 Mai 1940 : Les bombardements aériens sur la LPR débutent, notamment sur Jenlain. Le PC du III/54° RIF s'établit au fort de Curgies.

- 17 mai 1940 : le PC du régiment s'établit au Château Devaine à St Amand les Eaux. Le CB BOUILLET (chef d'EM du régiment) est chargé de constituer deux compagnies de marche (Lt VIGNAU et DECROUEZ), complétées de la 1° compagnie du 17° RT (Régiment de Travailleurs) et d'un peloton GRM, pour aller défendre en arrière les ponts sur l'Escaut entre Valenciennes exclus et Bouchain. Ce groupement, avec d'autres unités françaises, combattra sur l'Escaut jusqu'au 24 Mai et ne retrouvera le régiment qu'à Dunkerque.

- 18 mai 1940:
le pont de Quiévrain et sur l'Aunelle à la frontière sont détruits à 8h00 après avoir vu le passage de la dernière grande unité en repli, la 15° DI du Gal JUIN. Cette division se place en renforcement sur les positions des II et III/ 54° RIF. Le I/54° RIF est de son côté soutenu par des éléments de la 2° DINA et de la 1° DIM. A peine en cours d'installation, la 15° DI reçoit l'ordre de se replier derrière l'Escaut entre Condé (exclus) et Valenciennes-Trith, laissant le 54° RIF seul. Dans l'après-midi, le III/54° RIF perd le contact à droite avec le 87° RIF (SF Maubeuge), qui a entamé son propre repli. Pour rétablir la liaison avec ces éléments maintenant isolés en avant, la 15° DI dépêche 2 compagnies pour rétablir une ligne entre Jenlain et Valenciennes.
Groupement BOUILLET : journée calme, travaux de renforcement de la position.

- 19 Mai 1940 :
les derniers éléments français dispersés, en retraite de Belgique, passent le frontière et la ligne de défense. Dans la journée, le pont de Hergnies saute à son tour, mais celui de la Renaissance n'est que partiellement détruit et celui de la Hayne reste intact. Dans la soirée, attaque des AP de Blanc-Misseron (frontière devant Onnaing). Le III/54° RIF est maintenant au contact (tirs sur colonne ennemie sur la route de Bavai et combats de patrouilles à Villers-pol derrière Jenlain). La 15° DI replie sur Valenciennes ses éléments avancés en soutien du III/54° RIF.
Groupement BOUILLET : Prise de contact avec des éléments avancés de l'ennemi, notamment à Bouchain et Denain, à l'extrémité sud de la position.

- 20 Mai 1940 :
l'ennemi arrive sur les rives de l'Escaut à Vieux-Condé. Le soldat Jules BEAULIEUX est tué dans sa tourelle démontable au pont des Sarteaux par un tir de canon de 47mm PAK. La tentative de pose d'une passerelle et traversée au pont des Sarteaux est néanmoins bloquée par des tirs de 75mm de la casemate Est de Maulde. Au III/54° RIF, des éléments de la 11° Cie réoccupent temporairement des blocs abandonnés par le 87° RIF à la Boiscrête. Les premiers tirs sur des colonnes de passage en arrière de l'ouvrage d' ETH sont effectués par la tourelle du B2.
Groupement BOUILLET : Les Allemands franchissent l'Escaut à la cimenterie de Bouchain, mais sont contenus et partiellement repoussés. La défense est renforcée par la 4° DI, dépêchée sur place.

- 21 mai 1940 :
l'ennemi est au contact à Quiévrechain (bloqués par la section LABIGNE de la CE2, placée en avant-poste), Condé, Vieux-Condé, la Valresse. Les premiers blockhaus tombent dans le secteur du III/54° RIF, attaqués par l'arrière à Wargnies le Petit et au Bois de Ferrière, à la limite du SF Maubeuge. Le Sgt HUART et le soldat René LEPAGE sont tués au bloc de l'AUNELLE Nord. Des blindés ennemis sont observés en approche de Trith et Valenciennes, bien en arrière du III/54° RIF.
106° CEO : la journée est relativement calme hors défilé des colonnes ennemies sur la route Bavay-Jenlain. Un message ennemi capté semble laisser penser que les Allemands pensent l'ouvrage abandonné.
Groupement BOUILLET : La situation reste stable durant la journée, les avant-gardes allemandes étant maintenus côté Est de l'Escaut. Forts bombardements aériens de la position.

- 22 mai 1940 :
le Gal BEJARD prend la suite du Gal HANAUT, malade, à la tête du SFE. Les combats se développent face au I/54° RIF autour du Sarteau (prise et reprise du bloc FCR GRANIT..) et d'Odomez. L'ennemi franchit l'Escaut à Odomez en face de Vieux-Condé et progresse vers la forêt de Raismes. Le soldat Arthur SCHEIDWEILER est tué durant les combats. Le bloc de l'écluse de RODIGNIES tombe dans l'après-midi, et les défenses du fort de Maulde jusqu'à LONG-BUHOT sont copieusement bombardées.
Le fort de Curgies est attaqué par des colonnes ennemies sur les arrières de la LPR et bombardé. Menacés d'encerclement rapide, les II et III/54° DI sont relevés du sous-secteur Préseau, et se replient in extremis en fin de matinée pour être redéployés à la limite Nord, à Mt des Bruyères en arrière du sous-secteur de St Amand avec le I/54° RIF en avant. Si le décrochage du II/54° RIF se passe sans problème majeur (quelques éléments capturés) via le pont Jacob à Valenciennes, le III/54° RIF doit se replier sous le feu de l'adversaire, et au contact sur 3 côtés. Le bataillon perd ce qui reste de la CM11 et une partie de la CM10.
106° CEO : les fantassins allemands inspectent et visitent les blocs MOM à Wargnies et Jenlain, toujours sans se préoccuper de l'ouvrage. Dans l'après-midi, une première patrouille s'approche sans précautions du B1 et est dispersée et neutralisée aux jumelages. Il est maintenant clair que l'ouvrage est toujours occupé...
Dans la soirée, une pièce se positionne au carrefour des routes Jenlain-Bavai et Wargnies-Villers Pol et tire des fumigènes, permettant à deux autres canons de s'installer devant le bloc du Philanthrope, à 600 m de la façade du B2. La chambre de tir du bloc 2 du PO d' ETH est prise à partie par ces pièce allemandes de 88 mm (ou de 105mm selon les sources).
Dans la soirée du 22, un premier assaut d'infanterie est lancé contre le B2, mais aisément repoussé.
Groupement BOUILLET : Devant la dégradation et la percée du front de l'Escaut au sud, le 3° CA rend sa liberté au groupement BOUILLET. Les unités du groupement sont rattachées individuellement aux grandes unités qui les couvraient et doivent entamer leur repli vers Dunkerque le lendemain. Le CB BOUILLET est temporairement affecté comme adjoint au Cdt de la 4° DI, qu'il devra rejoindre par ses propres moyens.

- 23 mai 1940 :
Les ponts sur l'Escaut au Sud-ouest de Valenciennes sautent en prévision de l'arrivée de colonnes blindées allemandes. De nombreux combats se déroulent sur la LPR dans la région de Fresnes sur Escaut. La LPR est percée en face de Condé.
Le PC de régiment se positionne au Mt des Bruyères avec celui du I/54°. Seule la 106° CEO reste sur place "sans esprit de recul" dans son ouvrage d' ETH et les deux casemates CORF mitoyennes.
A 14h, les II et III/54° RIF sont retirés en camions pour aller relever les Anglais et renforcer une ligne de défense face au nord-est en constitution par les restes 32° DI sur l'Elnon, entre Mouchain-Planard et Pont-Caillou au nord de Rumegies dans le SD Lille. Le II/54° s'installe entre Mouchain et Planard (5° Cie à gauche, 7° à droite, 6° en réserve) et le III/54° entre Planard et Pont-Caillou. Le bataillon est renforcé par le 122° RI.
Côté I/54° RIF, les combats sont confus, l'ennemi attaquant vers le Trieux de Fresnes, Notre-Dame aux Bois et Bruille. La position de défense est néanmoins bien couverte et défendue par la section de 75mm Est du fort de MAULDE. Le PC de régiment quitte Mt des Bruyères et se déplace à la Quenne au nord-est d'Orchies.
Après avoir tenu quelques temps, la 2° DINA et la 1° DIM se replient sous la pression des allemands.
106° CEO : L'ennemi installe un observatoire dans le bloc MIMOSA pour contrôler le B2, mais est rapidement neutralisé par tirs d'embrasures. Un véhicule de reconnaissance allemand se présente à la barrière de la casemate de JEANLAIN mais est immédiatement détruit. Deux pièces allemandes de 88mm se placent en sortie nord de Jenlain - hors du secteur couvert par les armes françaises - et tirent directement sur la chambre de tir de la casemate. Une des deux pièce commet l'erreur de se déplacer légèrement vers la nord, et est neutralisée par le tir de l'arme mixte de la cloche Nord de la casemate. Une attaque d'infanterie contre la casemate est à son tour aisément repoussée.
Groupement BOUILLET : Repli général vers le nord.

- 24 mai 1940 :
En partant, la 2° DINA a laissé sur place un bataillon par régiment, renforcé d'un bataillon de la 32° DI et un bataillon du 84° RIF (probablement les restes du I/84° RIF) en cours de repli depuis le SF Maubeuge. Fortes attaques contre les positions du I/54° RIF. Les blocs de Bruille (Lt MARLIER) combattent et tiennent toute la journée.
II et III/54° RIF : les Allemands arrivent au contact de la ligne de défense constituée sur l'Elnon.
Valenciennes tombe aux mains des allemands par l'Est et ces derniers entrent en forêt de Raismes par le sud. Le nord du SF est aussi attaqué vers Maulde et Fresnes. Les soldats Emile MANOUVRIER et Edouard BURIDON sont tués le 24 Mai dans la cloche GFM du bloc STG de PETIT-MARAIS, et le 25 le Cal Roland TOURTE l'est sur sa pièce de 25mm à la ferme Legrand.
106° CEO : les tirs à bout portant reprennent, disloquant en surface le béton du B2, au point que les défenseurs évacuent la chambre de tir. Dans la journée, une attaque d'infanterie lancée contre la casemate de TALANDIER est repoussée par la tourelle AM de celle-ci.
Groupement BOUILLET : Le chef de bataillon retrouve l'EM de la 4° DI à Wallers, au nord-ouest de Valenciennes puis se replie avec la division, qui sera démantelée sur la Lys le 28. Ayant échappé à la capture, il rejoint le 54° RIF à Dunkerque le 29 Mai. Les unités du groupement se replient indépendamment et seul un groupe commandé par le Lt DECROUEZ retrouvera à son tour le régiment.

- 25 Mai 1940 :
I/54° RIF : Notre-Dame aux Bois est tombé, et l'ennemi pousse vers la Drève St Antoine. Une contrattaque menée par le Lt CARON (CM2/I/54° RIF) parvient au bloc du CHATEAU de FOREST. L'attaque progresse dans Fresnes, mais les blocs MOULIN à VENT, FORT MASSY sur l'Escaut et CORON ROUGETTE tiennent toujours.
Dans la nuit du 25 au 26, à l'ouest de là, le II/54° RIF repousse une attaque ennemie vers la ferme des Loges devant Planard.
106° CEO : la journée est relativement calme. Mais les tirs d'artillerie sur le B2 de l'ouvrage reprennent entre 19h et 21h, aggravant les dégâts déjà subis.

- 26 Mai 1940 :
Après une nuit agitée, les II et III/54° RIF décrochent dans la soirée du 26 de la position de l'Elnon vers Lille avec la 32° DI. Le II/52° RIF arrive vers midi à Faches-Thumesnil et le III/54° RIF se positionne à Petit-Ronchin.
De son côté, le I/54° RIF est au bout de sa résistance. Après la perte des blocs de CHATEAU l'ABBAYE, LONG-BUHOT (17h30) et RODIGNIES, la position est devenue intenable et susceptible d'être contournée. Elle est abandonnée à partir de 22h dans la nuit du 26 au 27 - casemates CORF de la forêt de Raismes et 107° CEO incluses - et le bataillon se replie à son tour vers le Nord-ouest.
106° CEO : Outre les 2 pièces placées depuis plusieurs jours au Philanthrope, quatre nouveaux canons s'installent à la sortie nord de Wargnies et prennent à partie l'ouvrage et la casemate de JENLAIN . La façade du B2 est percée à 7h du matin, tuant l'adjudant-chef Léon RUP par éclats dans la tête. Le B2 est abandonné, avec juste un garde à la porte. Les fumées d'explosions envahissent les dessous. Les armes du B1 sont neutralisées les une après les autres.
Le capitaine commandant l'ouvrage donne alors l'ordre d'évacuer l'ouvrage par l'égout le reliant à la casemate de JENLAIN . À 10 h 26, cette dernière cesse aussi le combat et les 160 hommes se rendent. Les Lt DUQUESNOY et DUPAS sont sérieusement blessés par l'explosion d'une grenade piège lors de leur retour par l'extérieur, au travers du réseau bas, vers l'ouvrage.
Le Cne DUBOS et le Lt SORLIN sont sommés d'aller à TALANDIER (Lt VAUTRAVERS) pour négocier pour les Allemands la reddition de la dernière casemate. Celle-ci rend les armes vers midi.
La brigade écossaise couvrant le flanc gauche côté Lille du régiment décroche pour aller se repositionner vers la Somme. Le 54° RIF est donc menacé d'encerclement.

Le 26 au soir le SF a virtuellement disparu.

- 27 mai 1940 :
Le I/54° RIF est regroupé à l'aube à St Amand et Orchies, en attente de camions pour le retrait, camions qui ne viendront jamais... Le bataillon part à pieds à 10h30 vers Lille, échappant sur le coup de peu à la capture. Il arrive à 22h à Sainghin en Mélantois dans les faubourgs sud de Lille, après avoir fait 65 km depuis le décrochage. Là, les combats font déjà rage et la nasse de Lille est déjà refermée. Le CB PAROISSIEN parvient à s'exfiltrer avec 7 officiers et 250 hommes dans les lignes ennemies et rejoint de nuit Lambersart puis Houplines, presque 20 heures après les deux autres bataillons. Ils passent le pont déjà détruit sur la Lys avec l'aide des Anglais puis s'engagent dans l'étroit couloir encore libre vers Dunkerque.
Les II et III/54° RIF reprennent leur repli du sud-est de Lille vers Bailleul en fin de journée, toujours sous responsabilité de la 32° DI. Arrivés sur la Deûle durant la nuit du 27 au 28, ils constatent que les ponts de Haubourdin, Canteleu et Loos sont déjà contrôlés par les Allemands. Refluant vers Lille, les deux bataillons parviennent à franchir le cours d'eau aux ponts de la Citadelle et obliquent vers Houplines / Armentières où ils franchissent la Lys.
le PC du régiment est à en début de journée à Fretin au sud de Lille, puis se déplace dans la journée jusqu'à Steenwerck au sud-est de Bailleul via le pont de Warneton sur la Lys et la Belgique.

- 28-29 Mai 1940 :
Le régiment se regroupe vers le Mont des Cats (restes du I/54° RIF), et St Jans-Cappel-Mt Noir (II/54° RIF). Les restes du III/54° RIF sont conservés sur la Lys à Nieppe pour garder les ponts. Dans la soirée du 28, ordre est donné de se replier vers Poperinge, Hondschoote puis enfin Malo-les-Bains sur la côte. Au terme d'une longue marche le 29 Mai, les premiers éléments arrivent dans les dunes de Malo-les-Bains, à l'est de Dunkerque. Au terme de ces combats et ce périple, le régiment a perdu plus de la moitié de son effectif.

- 30 Mai 1940 : les restes du I/54° RIF et retardataires atteignent Dunkerque et retrouvent le commandement et les autres bataillons du 54° RIF. A 21h, un premier détachement de 257 officiers et hommes est embarqué sur le "St Hélier" et débarqué le 31 Mai à 4h à Folkestone, puis dirigé vers Southampton le 1er Juin et rembarqués pour Cherbourg. Ce détachement ira ensuite se regrouper à Landes s/s Ajon (Calvados - sud-ouest de Caen) le 3 Juin 1940.

- 31 Mai 1940 : les soldats Robert HEROGUET, Charles DELATTRE et Antoine RUSCHE sont tués sur la digue de Malo-le-Bains par un obus. Un deuxième détachement de 250 officiers et hommes, commandé par le CB LEREBOURS (III/54° RIF) et le Cne SALMON (EM du 54° RIF) ainsi que les Lt DUPUIS, DELCOURT et GRANDIDIER reçoit l'ordre d'embarquement pour le lendemain 1er Juin.

- 1 Juin 1940 : Les Soldats Emile MERLIN et Fernand DRUART décèdent dans un bombardement à Zuydcoote. Le 2e groupe de 250 (groupe LEREBOURS) est embarqué dans la soirée dans les mêmes conditions que le premier après avoir subi un bombardement ayant occasionné une vingtaine de blessés. Il rejoint le premier groupe à Landes s/s Ajon le 4 Juin selon le même parcours, sauf un détachement (Asp. FADY) qui est débarqué à Brest et rejoindra Landes plus tard.
Un troisième groupe d'évacuation, commandé par le CB Raoul CHIGARD (II/54° RIF), est constitué à Malo dans la soirée pour se rendre à l'embarquement à la jetée Est de Dunkerque.

- 2 Juin 1940 :
A 3h du matin, l'évacuation du 3e groupe est annulée. Alors que l'unité repart vers Malo, un fort bombardement d'artillerie tue le CB Raoul CHIGARD, et les Lt Victor VINSTOCK et Jacques GONON, le Sgt André RUP, le Cal-C Louis STOEFFEL et les soldats Roger PREVOT, Albert LAURENT, Jean TIBAUX, Paul LISSIEZ, Arnauld DENEUBOURG, ROYE, Léon BRACONNIER et Armand CORDIER. Les Lt VANDEVELDE, DUCOULOMBIER et REQUILLARD et l'Adj-C Paul BIGOT sont blessés. Dans la journée, une nouvelle tentative d'embarquement des 250 hommes suivants, commandés par le Cne LEMAIGRE, est cette fois couronnée de succès. Ce 3e détachement rejoint les deux autres le 5 Juin par Douvres, puis Cherbourg. Ce sera la dernière évacuation de masse car la vague suivante de 250 hommes est annulée dans la nuit du 2 au 3 Juin.

La moitié de ce qui restait du 54° RIF (750 hommes) sera donc faite prisonnière à Dunkerque, hors quelques officiers et hommes qui parviendront à se mêler au flux d'évacuation (3). Les trois derniers groupes de 250 officiers et hommes commandés par les Cne CAUVIN, OHL (2) et le Lt JOLY ne parviendront pas à embarquer et partiront en captivité.

- 6-7 Juin 1940 : les derniers éléments du régiment sont débarqués à Brest et doivent se regrouper à Lisieux avec les 750 hommes stationnés aux Landes s/s Ajon, mais sont détournés le 7 Juin vers Meulles (sud de Lisieux).

- 8-10 Juin 1940 : le dernier groupe du régiment (EM) est mis au repos à Meulles.

- 11 Juin 1940 : le régiment est regroupé avec des restes du 84° RIF et 87° RIF (ex-SF Maubeuge). Le Lt-Col DELCURE, un temps supposé prendre le commandement du 158° RI - ordre annulé ensuite - tente de regrouper l'ensemble du régiment (les 750 hommes aux Landes commandés par le CB LEREBOURS et l'EM et 70 h à Meulles) mais ne parvient que difficilement à obtenir gain de cause. Faisant fi des arguties de commandement, DELCURE donne l'ordre direct à LEREBOURS de rejoindre l'EM à Rouvres.

- 12-16 Juin 1940 :
le détachement "EM" du 54° RIF est à Vimoutiers. Dans une désorganisation complète du commandement supérieur local, le régiment prend la direction vers l'ouest d'Ammeville et Vimoutiers, où il est rejoint par le détachement LEREBOURS le 15. Le nouveau 54° Régiment d'Infanterie Légère est officiellement reformé le 16 - comme régiment organique de la nouvelle 43° DLI -, avec pour EM celui de l'ancien 54° RIF, et 3 bataillons réduits à 800 hommes (I/54° RI, commandé par le CB LEREBOURS et composé d'éléments de la 4° DI, II/54° RI, commandé par le CB PAQUET - ex 84° RIF - et incluant les éléments rescapés des 54° RIF, 84° RIF et 87° RIF, et III/54° RI commandé par le CB FAVART avec des éléments du 11° et 14° Zouaves - ex-2° DINA -, et de la 60° DI).

Dans la soirée, le régiment part vers l'ouest pour se positionner face à l'Est sur la Dives entre St Pierre et Jort. Le régiment est totalement sous équipé en armes, n'a pratiquement aucunes munitions, et est sous-ravitaillé, ce qui agit négativement sur le moral d'hommes qui en ont déjà vu beaucoup... Les cadres et les hommes ne se connaissent pas, ce qui enlève toute âme à l'unité.

- 17 Juin 1940 : Le régiment reçoit l'ordre de riper vers le sud-ouest, derrière Falaise, en deux étapes pour prendre une nouvelle position à l'ouest de l'Orne entre La Lande St Siméon et Taillebois pour tenter d'arrêter l'avance allemande. Le mouvement débute vers 9h mais les Allemands arrivent sur ces entrefaites à Falaise et filent ensuite plein ouest vers la Bretagne. A 10h30 des fusillades sont entendues vers la Corbetière derrière Falaise. Surpris par la rapidité de l'avance allemande dont la progression coupe l'axe de son déplacement, le régiment est dispersé par les colonnes motorisées ennemies, son état-major séparé des bataillons et l'ensemble est capturé en totalité dans l'après-midi dans le secteur de l'Orne (Pont d'Ouilly, la Valette, Condé sur Noireau...) puis le lendemain.

Le 54° RI est laminé en quelques heures. Le combat de trop.

Les compagnies isolées et dispersées sont capturées successivement entre le 17 et le 18 Juin dans la région de la vallée de l'Orne (4). Dernier à être capturée en tant qu'unité constituée, le III/54° RI est pris à La Villette (Nord de Condé s/s Noireau) le 18 Juin à 11h. Cas isolé et unique, la CRE du régiment et des éléments de la CHR - une centaine d'hommes avec quelques fusils et des armes collectives sans munitions -, sous les ordres des Lt GODEFROY, BEAUCAMP et MORELLE, parviennent à échapper à la capture et s'isolent dans la vallée du val Fournet. Ils survivent là en bon ordre, alimentés par la bonne volonté des habitants alentours, dont le maire de St Pierre la Vieille, jusqu'à l'armistice...

Une petite partie de l'EM, le Lt-Col DELCURE, le CB BOUILLET, le Cne DELATTRE et le Lt VANDEVELDE et quelques hommes échappe à la capture, parvient à traverser le flux ennemi vers le sud le 17, traversant la route Vire-Villedieu les Poêles de nuit et atteint St James (entre Fougères et le Mt St Michel) au matin du 18.

- 18-25 Juin 1940 : les officiers d'EM rescapés se dirigent vers Lamballe, puis Loudéac - où ils échappent de justesse à nouveau à la capture - puis Vannes. Le groupe rejoint Nantes, traverse la Loire de nuit. Le 19, il est à la Roche sur Yon, puis le 20 à Angoulème. Se mettant aux ordres de la subdivision locale, le groupe se repose quelques jours puis descend à Nérac le 24, où est l'EM de la 3° Région Militaire (organe d'origine du 3° CA dont dépendait le 54° RIF).

Le 25 Juin 1940, le drapeau du 54° RIF, préservé par le Lt-Col DELCURE, est déposé au Parc d'Artillerie de Toulouse.
CHR-CRE du 54° RI : les lieutenants GODEFROY et BEAUCAMP vont - en civil - à la préfecture ce Caen pour essayer de prendre des ordres concernant leur compagnie... La préfecture, ébahie par la situation, ne peut que leur conseiller de rendre leur liberté aux hommes, et les renvoyer chez eux en tenue civile ! Refusant un simple conseil verbal les poussant à ce qui pourrait être considéré ultérieurement comme une désertion, les officiers se font remettre ensuite par le maire de St Pierre la Vieille un document attestant de leur situation et de la décision prise. Le 26, l'ensemble des hommes se disperse après avoir enfoui l'armement et détruit les deux chenillettes restantes.

Au total, le régiment aura perdu durant la guerre 132 hommes à son effectif tués entre 1939 et 1945 (6 officiers, 14 sous-officiers et 112 caporaux et hommes), dont un lors de la campagne d'Italie (l'Adj André MOURA en juin 1943), 1 Sgt-C et 3 hommes fusillés par les Allemands pour résistance, 3 déportés (Lt Gabriel DECROUEZ à Grossrosen, Adj-C Paul BIGOT et le soldat André CHOQUET à Dachau), et 18 morts en captivité.




Rédaction initiale: Pascal LAMBERT et Jean-Michel JOLAS - © wikimaginot.eu - 02/2023

Notes :
(1) Le Cne LEMAIGRE s'illustra début 1939 par le développement d'une trémie pour canon de 25mm SA/mitrailleuse/FM prévue pour les blocs type 1° Région Militaire, la trémie Pamart-Lemaigre qui aura un succès au-delà de la 1° RM. Entre le 15 décembre 1939 et le 10 Mai 1940, il est détaché du 54° RIF pour devenir chef du cours de fortification au Centre d'Instruction de la 1ère Armée. A son retour le 10 mai 1940, il prend le cdt de la CM7 jusqu'à Dunkerque. Rapatrié en France le 6 juin 1940, il prend le commandement de la CRE du nouveau 54° RI(L). Séparé de ses hommes lors des combats du 17 juin 1940, il tente de rejoindre la zone libre mais sera capturé près de Mayenne.
(2) Quelques hommes et officiers du I/54° RIF parviennent à embarquer sur le torpilleur français "Branle-Bas" le 4 Juin à 2h du matin avec l'EM du régiment et un détachement de 70 hommes sous les ordres du Lt LIONNE, direction l'Angleterre, Folkestone, Plymouth puis Brest sur le vapeur "El Djezaïr"...
(3) Le Cne OHL, vétéran de la Grande Guerre, parvient à s'évader le 8 Juillet alors qu'il est traité - sur le chemin de la captivité - pour une infection du pied à Lokeren en Belgique. Il parviendra à Loches en zone libre le 25 Juillet. Plus globalement, dans la confusion générale et devant le peu d'entrain des Allemands à gérer correctement des centaines de prisonniers, nombre d'hommes et officiers parviendront à s'évader et rejoindre soit leur famille, soit l'autorité militaire en zone libre, voire même la France Libre en Angleterre via Brest (cas du Cne LEFORT par exemple).
(4) la "défaillance" du 54° RI fera l'objet d'une enquête en 1941-42 par la Commission d'Enquête sur les Faits de Guerre du Gal FRERE, basée à Clermont-Ferrand. Une attention particulière sera portée sur le cas de la CRE du régiment essentiellement composée d'anciens du 54° RIF, dont plusieurs officiers et gradés s'échapperont ensemble de la nasse allemande dans des conditions jugées initialement comme "suspectes"(sic), après avoir donné le commandement de l'unité aux Lt GODEFROY et BEAUCAMP. Affaire classée sans suites après croisement des témoignages et rapports.

Sources:

SHD - Archives du 54° RIF (carton 34N78)
SHD - Le soldat Beaulieu - Guy Lempereur
Hommes et Histoire de la ligne Maginot, tome 1- J.Y Mary et A. Hohnadel
fenain-histoire.fr




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