Ligne Maginot - 168° Régiment d'Artillerie de Position



Wikimaginot, le wiki de la ligne maginot


168° Régiment d'Artillerie de Position

(168° RAP)






Le 168° RAP est un régiment de mobilisation, créé à partir du 155° RAP du temps de paix, et couvrant le SF des Vosges durant la période 09/1939-06/1940.


Mobilisation :

Le régiment est créé à partir du 3° Groupe du 155° RAP de temps de paix. Il est mobilisé et mis en place à partir du 21 Aout 1939.



Encadrement et organisation :

Etat-Major

Commandement du Régiment : Lt-Col Felix ROBO, puis CE Jean LECOMTE après le 17/06/1940

Cie de Commandement :

- Approvisionnement et détails : Lt G. KROHMER et S-Lt A. DURST
- Section de Transport Automobile (STA) :

1° Groupe (S-s Phillipsbourg)

Commandement : CE Jean LECOMTE

  • 1° Batterie administrative : Cne CHAPUZOT - 1 section de 75mm Mle 1897 de la casemate du BIESENBERG, 1 batterie de 4 pièces de 75mm Mle 1933. Autres personnels : MdL COURCY

  • 2° Bie : Cne AUBERT, muté ensuite à l'EM du 43° CAF, puis Cne HEUXET et enfin Cne LAMBERT - 2 batteries de 4 pièces de 155mm C St Chamond. Officiers : Lt Jean GARDES, Lt Marcel PERNET, S-Lt Jacques REDONNET

  • 3° Bie : Cne GRANDVAUX - 2 batteries de 4 pièces de 155mm C St Chamond

  • STH n°1 :

Ultérieurement renforcé à partir du 28 Octobre 1939 par les batteries antichars suivantes, mises sur pied par les COA du Mans et de Rennes :
  • 21° Bie : Lt SCHERTER - 2 batteries de 4 pièces de 65mm de Montagne. Officiers : Asp. Jean ANCELIN

  • 22° Bie : Lt A. ROCHE, puis Cne FEAU - 2 batteries de 4 pièces de 65mm de Montagne. Officiers : Lt Henry GODEFROY.

  • 24° Bie : Lt DARTOIS - 2 batteries de 4 pièces de 65mm de Montagne

Ces batteries, armées par erreur de pièces de montagne au lieu de 65mm de Marine, rejoignent le front en décembre 1939.

2° Groupe (S-s Langensoultzbach)

Commandement : CE SABATIER

  • 4° Bie : Cne de ROCHAS - 2 batteries de 4 pièces de 155mm L de Bange Mle 1877 (ou 155 C Schneider selon certains rapports), 1 batterie de 75mm Mle 1897 et une section de 75mm Mle 1897 (à Silberflussel, cad la casemate de WINDSTEIN). Officiers :

  • 5° Bie : Lt WILTZ - 2 batteries de 4 pièces de 155mm L de Bange Mle 1877

  • 6° Bie : Cne HOCHEIN, puis Cne RIQUET - 2 batteries de 4 pièces de 155mm L de Bange Mle 1877. Officiers : Lt GALLET (muté de la 4° Bie le 16/03/1940)

  • STH n°2 :

Ultérieurement renforcé à partir du 28 Octobre 1939 par la batterie antichar suivante :
25° Bie : Lt BIGOT - 2 batteries de 4 pièces de 65mm de Montagne

3° Groupe (S-s de Bitche) - Pour mémoire car rattaché au 150° RAP lors de la réorganisation de mars 1940.

  • 7° Bie :

  • 8° Bie :

  • 9° Bie :

  • Batterie d'ouvrages SCHIESSECK, OTTERBIEL, GRAND HOHEKIRKEL et FOUR à CHAUX


  • STH n°3 :

Lors de la réorganisation, l'artillerie du FOUR à CHAUX restera affectée au 168° RAP comme entité indépendante.

Autre personnels : Cne Henri PASSAS, muté à l'école d'artillerie de Poitiers le 28/11/1939.
Cne Lucien MOUGEOLLE, affecté spécial à partir du 12/11/1939


Histoire opérationnelle 09/1939-06/1940 :

Postérieurement à la mobilisation, le régiment est organisé et installé comme suit entre le camp de Bitche et la vallée de la Sauer : 1° Groupe côté Ouest, basé à Bitche, couvrant le sous-secteur de Philippsbourg, et le 2° Groupe côté Est couvrant le sous-secteur de Langensoultzbach.

Courant décembre 1939, les quatre batteries "antichars" (21°, 22°, 24° et 25° Bies) formées en octobre sont ajoutées au dispositif d'artillerie du secteur. Cependant, l'erreur d'équipement de ces batteries (65 de Montagne au lieu de 65 Marine, mieux adaptées aux missions antichar) amène à revoir leurs missions. Elles prennent le rôle de batteries de protection rapprochée de la LPR et d'encadrement des AP du fait de leur courte portée (3,5 à 4 km).

Durant la période de "drôle de guerre", le régiment a été renforcé par l'artillerie d'intervalle des grandes unités de renforcement se succédant sur le secteur, soit la 28° DIAlp - avec les 2° et 202° RAM - puis la 30° DIAlp - avec les 42° et 242° RAD -, ainsi que par le 60° RAMF. Ceci entraina de nombreuses réorganisations en groupement et sous-groupements variables.

On sait peu de choses sur la localisation en temps de guerre des batteries du 168° RAP du fait de la destruction des archives du régiment, mais quelques rapports d'officiers permettent d'identifier certaines positions :
La 2° Batterie matériel (4 x 155 C) de la 2° Bie du I/168° RAP était positionnée au hameau de Lieschbach (Cne de Philippsbourg)
La 4° Bie est positionnée autour de la maison forestière de Hochscheid, au-dessus de Siersthal au nord-est de Niederbronn.
La 21° Bie, après instruction à Rahling puis positionnement en arrière du Simserhof, prendra sa position définitive en bordure du camp de Bitche, au nord-nord-ouest d'Eguelshardt.
La 22° Bie, suivant le même parcours de formation que la 21°, se place durant sa période opérationnelle en arrière de Dambach au Hohenfels et au pied du Taubenschwanz. Ces positions étant rendues trop exposées après le repli des AP vers la LPR, la batterie sera déplacée dans le vallon au nord-est du château de Falkenstein.

- 12 Juin 1940 : vers 23h, ordre est donné de sortir les pièces de batterie - y compris les pièces fixes sous casemates à WINDSTEIN et BIESENBERG - pour se préparer au départ qui doit avoir lieu par train de lendemain. Les pièces quittent les plus moblies leurs emplacements et voyagent de nuit vers les gares d'embarquement. Quelques pièces avariées resteront sur place...

- 13 Juin 1940 : les matériels qui peuvent être déplacés du 1° Groupe embarquent en gare d'Adamswiller (1° et 21° Bies) direction Diarville au nord de Mirecourt (54) et Niederbronn (75/97 de casemates, 2°, 3°, 22° et 24° Bies) direction Mirecourt avec un effectif minimum de 10 hommes par batterie et des attelages de la STH. Le 2° Groupe embarque dans les mêmes conditions (4° Bie à Adamswiller et Niederbronn, le reste à Mertzwiller). Le gros de l'effectif et des véhicules devra suivre jusqu'à Mertzwiller.
* Détachement Adamswiller-Diarville : Commandé par les Lt SYLVESTRE et DESCOT et l'Asp. MARGULIS. Il embarque les 4 pièces de 75/33 de la 1° Bie, les 8 matériels de 65 de montagne (21° Bie) et les quatre 75/97 de la 4° Bie. Le convoi part à 15h. Il arrive à 22h à Diarville et l'ensemble est débarqué et positionné dans la nuit du 13 au 14.
* Détachement Niederbronn-Mirecourt : Commandé par le Lt GARDES, assisté des Lt FAFOURNOUX, CATTON, Jacques REDONNET, GODEFROY et LECOQ, le S-Lt SOULET et l'Asp. CAMPOT. Il embarque les 4 pièces de 75/97 des deux casemates, 15 (1) matériels de 155C St Chamond (2° et 3° Bie) et les 15 (1) 65M des 22° et 24° Bies et enfin les 8 pièces de 155 L 77 de la 4° Bie, ainsi que 12 attelages de la STH. Le convoi part dans la soirée. Bien que survolé plusieurs fois par l'aviation ennemie, il arrive sans encombre à 2h du matin le 14 à Mirecourt.
* Détachement Principal : Commandé par le CE LECOMTE, le gros du régiment arrive à Mertzwiller à pied ou partiellement transporté par les camions du 60° RAMF avec les dans la soirée du 13 avec le matériel général (optiques, transmissions, outillage...). La colonne auto est elle formée à Niederbronn avec une partie de la STH.

- 14 Juin 1940 :
* Détachement Adamswiller-Diarville : Le Lt SYLVESTRE installe ses 75 en position antichar autour de Diarville avec pour seules munitions les 27 coups par pièces disponibles dans les avant-trains des 75/97...
* Détachement Niederbronn-Mirecourt : en attendant les ordres, les pièces et le matériel sont stockés sur les quais de la gare de Mirecourt... qui est bombardée violemment à 14h. Deux 75 et une partie des 65M sont endommagés, un 155 L est détruit et le détachement déplore deux morts (Cannoniers GHISLAIN et X).
* Détachement Principal : la journée est passée sur place à Mertzwiller, en absence du train prévu, qui n'arrive qu'à 22h, sans le nombre de wagons requis... La colonne auto rejoint aussi Mertzwiller dans la soirée. 3 colonnes sont formées : une colonne ferroviaire (CE SABATIER) avec les matériels des 5° et 6° Bies (16 pièces de 155 L Mle 1877) et de la 25° Bie (16 pièces de 65M), une colonne auto (CE LECOMTE) et une colonne à pied (Cne GRANDVAUX). Les colonnes pédestre et auto partent à 23h30, le train lui ne partira que le 15 juin à 10h...

- 15 Juin 1940 :
* Détachement Adamswiller-Diarville : la position de Diarville est bombardée par l'aviation ennemie. Peu de dégâts.
* Détachement Niederbronn-Mirecourt : RAS en attente d'ordres... Les pièces de 65M sont sabotées sur place car il n'existe aucun moyen de traction disponible pour un déplacement futur de celles-ci.
* Colonne ferroviaire de Mertzwiller (CE SABATIER) : Le train part de Mertzwiller à 10 heures. Il comprend le personnel des 1° Bie (Lt THIRIET) et 2° Bie (AC GONNETAUD) et 53 hommes, des 3° Bie (Lt COFFIN et 70 h) 21° Bie (Asp. ANCELIN et 50 h), 22° Bie (Asp CHAPERON et 17 hommes) 24° Bie (S-Lt GUYOT et 50 h), 5° Bie (Lt WILTZ et WEBER, Asp DUBOIS et VAREST et 130 hommes), 6° Bie (Cne RIQUET, Lt PINTA et GALLET, Asp BETTEMBOURG et 130 hommes). A ceci s'ajoute une partie de l'EM régimentaire et du 2° Groupe. Le train charge 16 pièces de 155 L 77 et 15 pièces de 65 M - une sera laissée sur place par manque d'espace - et un important matériel. Ce train doit suivre un itinéraire St Dié, Epinal, Mattaincourt pour débarquer vers Mirecourt...
* Détachement Principal : la colonne auto arrive à Frémonville près de Blamont, débarque et les véhicules repartent chercher à Hattmatt ce qu'ils peuvent de la colonne pédestre. Ordre est donné de regrouper tout le monde à Brouderdorff au sud de Sarrebourg, ce qui oblige les hommes du détachement auto de Frémonville à ... repartir vers l'est pour une marche de 30 km... Les ex-colonnes auto et pédestres se retrouvent à Brouderdorff dans la nuit du 15 au 16.

- 16 Juin 1940 :
* Détachement Adamswiller-Diarville : la position est à nouveau bombardée dans l'après-midi. Isolé, sans directives claires et en sous-effectif (30 hommes et quelques sous-officiers pour 16 canons !), le détachement se met aux ordres du GRDI 46, qui lui ordonne d'aller se repositionner à Portieux s/s Moselle, au sud-est. Le mouvement débute à 22h avec les 75/97 et 75/33 et un 65M. Les autres 65M sont laissés sur place faute de moyens de transport.
* Détachement Niederbronn-Mirecourt : La ville de Mirecourt est bombardée par l'aviation en 3 vagues entre 13h et 17. Le détachement apporte son aide au traitement des blessés civils et militaires. A 18h, le GRDI 46 parvient à prendre contact avec les artilleurs. Ordre est donné de se porter avec les quatre 75mm disponibles à Portieux pour compléter la défense antichar. Les 23 matériels de 155C et L sont sabotés à leur tour car sans munitions ni moyens de transport, et sont laissés à Mirecourt avec les 65M neutralisés la veille. Les avant-trains des 155mm St Chamond sont utilisés pour tracter les 75mm anciennement de casemate qui n'avaient donc pas d'avant-train... Le détachement se met en marche à 21h.
* Détachement Principal : Au petit matin à Brouderdorff, le Lt-Col ROBO réunit ses officiers et annonce au détachement qu'ils sont encerclés, l'Allemand étant déjà à Fénétrange et prend l'armée en tenaille entre Alsace et Jura... Il donne l'ordre aux troupes à pied de partir par petits groupes vers les Vosges, Thann ou Montbéliard. Une partie de l'approvisionnement du régiment est détruit sur place pour libérer des véhicules accessoires pour transporter des hommes. Les archives régimentaires subissent le même sort... C'est dans cette ambiance délétère que le détachement auto commandé par le CE LECOMTE est envoyé vers plein sud vers St Quirin avec ce qu'il peut prendre de tout l'armement collectif. Arrivé là à midi, la colonne est bloquée par un embouteillage dans la ville. Ils sont rejoint là dans la soirée par une partie de la colonne pédestre et les dispersés accompagnés par le Lt-Col ROBO qui a fait bruler au passage attelages, documents et effets personnels... (2)

- 17 Juin 1940 :
* Détachement Adamswiller-Diarville : arrivé à 5h à Portieux, l'ordre est donné de mettre les 75/97 en position antichar (1 pèce à l'est de Portieux vers Moriville, 1 pièce à Portieux face au pont de la Moselle vers Vincey (Asp MARGULIS), et une section sur la rive droite sur la hauteur du cimetière de Portieux. Les 75/33 - sans munitions... - sont cantonnés dans la forêt de Fraize.
* Détachement Niederbronn-Mirecourt : Le détachement arrive à Portieux à 2h du matin, mais les 75 n'arrivent qu'en fin d'après midi. Cette partie du détachement (Lt REDONNET, FAFOURNOUX et SOULET) retrouvent le détachement du Lt SYLVESTRE et se mettent à son ordre. Les effectifs privés de matériels (Lt GARDÉS, CATTON, GODEFROY et LECOQ, et l'Asp. CAMPOT) cantonnent séparément à Moriville avec les attelages de la STH. Ils ne retrouveront le détachement principal à Rambervillers que dans la nuit du 19 au 20 juin...
* Détachement Principal : Le Lt-Col ROBO est démis en fin de nuit de ses fonctions et placé sous surveillance de l'EM du 43° CAF. Le CE LECOMTE prend sa succession comme commandant du 168° RAP. Ordre est donné au détachement de partir pour Rambervillers en collectant au passage le matériel d'artillerie qui aurait été abandonné ou serait sans emploi. La partie auto arrive à Rambervillers dans la soirée. Les éléments pédestres (Cne FEAU) cantonne dans la soirée à Badonviller.

- 18 Juin 1940 : les trois 75/97 de Mirecourt (dont les 2 avariés à Mirecourt, mais réparés dans la matinée) sont installés en antichar à la lisière de la forêt de Fraize avec les 75/33 sans munitions. La découverte de 16 coups abandonnés permet d'ajouter l'un des 75/33 au dispositif antichar local.
Les personnels non affectés de l'ancien train de Mirecourt quittent Moriville - trop exposé - pour cantonner dans les bois autour de la Verrerie de Portieux, entre les deux villages.
* Colonne ferroviaire de Mertzwiller (CE SABATIER) : Le train est signalé au petit matin à ... Bruyères ! Une navette du détachement principal arrive à faire liaison à Lépanges dans la journée. Le Lt THIRIET et un détachement quittent le train et rejoignent le groupe principal à Rambervillers. Le train reste immobilisé un peu au sud de Lépanges.
* Détachement Principal : Le groupement pédestre du Cne FEAU atteint Rambervillers dans la journée. Là, impossible de prendre contact ni avec le 12° CA, ni avec l'EM de la 5° Armée. A Rambervillers, il n'y a aucune munition de 155 L ou 155 C, par contre on peut trouver des munitions de 75 dans un dépôt près de Molsheim. En fin d'après midi, le CE LECOMTE arrive enfin à prendre contact avec le 12° CA. Le 168° RAP est rattaché à la 70° DI (Gal FRANCOIS) qui doit se positionner face à l'ouest sur la Moselle entre Charmes et Remiremont, avec la 30° DI au sud de là vers Epinal. Les dispositions déjà prises à Portieux sont conformes à ces nouveaux ordres et sont donc confirmées. Vers 20h, le détachement prélève des munitions de 75 sur un train de ravitaillement arrêté en gare de Rambervillers et les fait envoyer vers Portieux.

- 19 Juin 1940 : Dans la nuit du 18 au 19, le détachement principal du RAP (CE LECOMTE, Cne AUBERT, Lt GUELOT et WOLF) - passé par St Quirin puis Rambervillers - parvient à reprendre contact avec les éléments positionnés à Portieux. Le détachement de 75 du Lt GARDES est déplacé de Portieux vers Rambervillers. Une seconde pièce de 75/33 est mise à son tour en position antichar (Lt FAFOURNOUX) avec 40 cps sur la route Portieux-Chatel en direction de Portieux. Les munitions prélevées la veille arrivent de Rambervillers (1 UF par pièce de 75) et sont mises en dépôt au nord de Moriville en vue de la constitution d'un nouveau barrage là, face au nord. A 13h, le pont de Vincey saute et la pièce de l'Asp MARGULIS tire sur l'adversaire de l'autre côté de la rivière. La pièce est ensuite déplacée face au nord. A 23h, une deuxième partie du détachement principal arrive sur les lieux via Rambervillers (Cne CHAPUZOT, Lt GUELOT et Marcel SILBERBERG, 8 sous-officiers et une quarantaine de canonniers). Le Cne CHAPUZOT prend commandement de Portieux, le Lt SILBERBERG s'installe à Châtel s/s Moselle et prend le commandement du détachement local.
Les hommes cantonnés anciennement à la Verrerie de Portieux sont transportés par les camions de la STA vers Rambervillers, où ils s'installent avec le reste du régiment autour de la ferme des Tribunes.
* Colonne ferroviaire de Mertzwiller (CE SABATIER) : Le train est toujours bloqué près de Lépanges. Malgré les protestations du CE SABATIER, le train doit être évacué sur ordre des régulateurs ferroviaires locaux vers Remiremont et mis en garage sur la voie sans issue vers Cornimont.

- 20 Juin 1940 : La pièce de 75 de Châtel tire sur l'ennemi de l'autre côté de la Moselle. Les Allemands répliquent. Dans les combats le MdL COURCY est gravement blessé et ramené au PS par le Lt SILBERBERG. Le village de Châtel est bombardé.
A Portieux, les combats s'intensifient entre les deux rives de la Moselle. La ville est bombardée. Un 75 (MdL SPENHER) parvient à détruire un char allemand sur l'autre rive. Au sud de Portieux, en limite de forêt de Fraize, le Lt FAFOURNOUS met son 75/33 et ses deux 75/97 (ex-casemate de WINDSTEIN) en position pour tirer sur la rive gauche qui est maintenant largement occupée par l'ennemi. Le CE LECOMTE, venu de Rambervillers à Portieux pour demander à des 75 en attente dans la forêt de Fraize de se placer au nord de Moriville, est capturé à son retour par un détachement allemand déjà arrivé à Moriville. Les 3 pièces destinées à Moriville quittent Portieux à 21h30 et sont capturées par une embuscade.
Dans la soirée, le Lt SILBERBERG est capturé par une colonne motorisée ennemie alors qu'il allait chercher des renforts à Portieux. Au même moment, le Lt GUELOT et ses hommes sont capturés eux aussi dans la forêt de Fraize avec les canons de 75/33 inutilisables par manque de munitions...

Les derniers défenseurs de Portieux (éléments du 168° RAP, GRDI, chars et 90° BCP) reçoivent l'ordre de décrochage vers Moriville à 22h30. Sans moyens de traction, le Lt FAFOURNOUX fait avant repli détruire ou saboter les pièces encore en place. Le S-Lt SOULET est gravement blessé et capturé à son tour, alors qu'il allait apporter l'ordre de repli à la pièce la plus au sud du dispositif, déjà tombée aux mains allemandes. Le détachement de Portieux atteint Moriville en fin de nuit du 20 au 21 et tombe dans l'embuscade allemande. Un vif combat s'en suit durant lequel le Lt SYLVESTRE est tué. Le Lt REDONNET est blessé au thorax et est évacué par les Allemands (3). La totalité du détachement est capturée.

Pendant que ce déroulent ces combats, le reste du régiment stationné prés de Rambervillers a reçu ses ordres et est en route plein Est vers la Salle puis la Bourgonce avec les 75 du détachement GARDES. Le détachement cantonne à mi-pente de la Roche du Haut-Thoné, au sud de la Bourgonce... Suite à la capture du CE LECOMTE, le Cne AUBERT prend le commandement des restes du régiment.
* Colonne ferroviaire de Mertzwiller (CE SABATIER) : Le groupement SABATIER reste bloqué à Saulxures s/s Moselotte avec son train jusqu'au 20 au soir sans ordres ni liaisons. Devant l'absence de toutes perspectives, le CE ordonne a son groupement d'évacuer avec armes portatives et fait saboter les canons. Le groupe monte et s'installe en position défensive sur les sommets au nord de Saulxures, où ils resteront oubliés de tous et ignorés des Allemands jusqu'à l'armistice.

- 21-23 Juin 1940 : Les captifs du régiment pris à Portieux et Châtel sont convoyés à Réhincourt puis sont internés à Sarrebourg (4). La STA, intégrant la colonne d'approvisionnement du régiment, envoyée le 20 Juin vers la Salle, se regroupe dans la forêt de la Bourgonce au milieu d'une masse d'unités de toutes provenances et sont rejoints par les éléments de Rambervillers. Le groupe GARDES se place en antichar au col de Haut-Jacques. Le 22 Juin, ils déposent les armes sur ordre et sont envoyés en captivité le 23.

- 23-26 Juin 1940 : Le détachement du 168° RAP capturé au Haut-Bois est emmené à St Dié le 24, puis Ste Marie aux Mines. Séparés là de leurs hommes, les officiers sont envoyés à Sélestat le 26.

- 25 ou 27 Juin 1940 : Colonne ferroviaire de Mertzwiller (CE SABATIER) : Ayant appris l'entrée en vigueur de l'armistice, le CE SABATIER descend à Saulxures et se rend à la Kommandantur pour prendre contact. Là il apprend que les troupes encerclées sont considérées prisonnières. Son détachement constitue prisonnier, se rend le 27 dans la vallée et est convoyé en captivité via Colmar.




Rédaction initiale : Jean-Michel Jolas - © wikimaginot.eu - 08/2023

Notes :
(1) un canon en réparation en parc d'artillerie local est laissé sur place.
(2) Cette quasi-débandade du détachement principal mettant un point d'orgue à une journée émaillée d'ordres "désordonnés" prescrits par le Lt-Col en fonction, ne passe pas inaperçue à l'EM du 43° CAF. Le Gal LESCANNE envoie le Cne AUBERT de l'état-major d'artillerie du CAF pour enquêter et sermonner l'encadrement du 168° réuni à St Quirin ce soir là. Le verdict tombera le lendemain...
(3) le S-Lt SOULET sera transporté par les Allemands et bien traité et soigné localement, puis à l'hôpital de Lunéville. C'est là qu'il apprendra le décès du Lt REDONNET, son collègue. Il est libéré de l'hôpital le 6 septembre 1940.
(4) Le CE LECOMTE aura à cœur ensuite de contrecarrer l'image peu flatteuse qu'avait eu le régiment suite à l'incident de Brouderdorff et la destitution de son commandant en mettant en avant les faits d'armes ultérieurs et la belle tenue du régiment au combat.

Sources : Archives du 168° RAP - SHD carton 34N639



Secteur(s) concerné(s) :SFV




Page n° 1001035 mise à jour le 04/08/2023 - © wikimaginot.eu 2023 / 2024




Cette page peut receler des erreurs, des inexactitudes ou être incomplète et Nous vous invitons à nous aider à l'améliorer en y participant.

Pour cela rien de plus simple: il vous suffit de cliquer sur Nous contacter au bas de cette page pour nous faire part de vos commentaires, suggestions, corrections ou informations et nous transmettre vos photos et documents.

Merci d'avance, la communauté wikimaginot.eu